Tournoi : La France si près de l’exploit
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
FFR
Une fois encore, malgré des progrès, un mental retrouvé et un courage exemplaire, le Quinze de France a dû s’incliner face à des Irlandais toujours aussi réalistes.
Ils étaient pourtant si près d’une victoire du renouveau et de ce qui aurait été un exploit face à la troisième puissance mondiale du rugby. Mais il a fallu que ce diable de Sexton, souffrant pourtant d’une crampe, inscrive le drop victorieux de près de 40 mètres après plus de cinq minutes d’offensives d’Irlandais déchaînés pour que les Français rentrent aux vestiaires une fois encore battus. Mais, s’il y a encore beaucoup de choses à revoir dans cette équipe de France new-look, notamment dans le domaine de l’animation offensive, il faudra souligner sa générosité et la cohésion retrouvée. Mais cela n’a pas suffi et il faudra encore une fois se contenter de regrets, d’encouragements et de peut-mieux-faire…
Réalisme irlandais. Malgré son avance au score (9-3), on ne peut pas dire que l’Irlande ait vraiment dominé la première mi-temps. Mais il lui a suffi de trois coups de boutoir pour déstabiliser la défense française, pourtant très engagée ; et Sexton ne se fit pas prier pour donner l’avantage à ses couleurs. C’est ce qu’on appelle le réalisme. Côté français, si l’on a pu se satisfaire d’une possession de balle dominante pendant les vingt premières minutes, il faut bien reconnaître que les offensives manquèrent franchement de spontanéité et donc de tranchant. Mais paradoxe, ce furent les Français qui se créèrent la plus belle occasion d’essai sur un ballon shooté de leur camp mais Teddy Thomas, puis les avants ne purent concrétiser.
Thomas l’éclair. Sur leur lancée de fin de première mi-temps, les Irlandais entamèrent tambour battant la reprise, poussant les Français à défendre, défendre et encore défendre. Et dans cet exercice, les Bleus se montrèrent efficaces, repoussant avec hargne les assauts des Verts et réussissant même à chaparder quelques ballons à leurs adversaires. Il fallut quand même attendre la 65e minute pour voir le premier temps fort des troupes de Brunel.
Et puis, alors que le match s’enlisait dans un schéma peu spectaculaire et quelque peu ennuyeux, un éclair enflamma le Stade de France : sur un renvoi irlandais, Antoine Dupont transmettait à Teddy Thomas qui transperçait la défense irlandaise et inscrivait l’essai d’un fol espoir à l’issue d’une folle chevauchée. Il restait six minutes et la France prenait l’avantage (13-12). Mais avec les Irlandais et ce diable de Sexton, rien n’est jamais scellé…
Au Stade de France, Irlande bat France 15-13 (mi-temps 9-3).
France : 1 essai (Thomas 74e) ; 1 transformation (Machenaud 74e) ; 2 pénalités (Machenaud 35e, 53e).
Irlande : 4 pénalités (Sexton 2e, 22e, 40e, 46e); 1 drop (Sexton 82e).