Tout le monde aime Clara, de David Foenkinos
Publié le Par Pascal Hébert
![image article](/_img/uploaded/p/1/7/p17074.big.png)
Francesca Mantonvani
Une nouvelle fois, David Foenkinos va combler ses lecteurs ! Et c’est peu dire que sans faire de bruit, ce gentleman de l’écriture sait nous embarquer dans son monde. Avec élégance, humour et surtout un talent que beaucoup de faiseurs peuvent lui envier, ce Monsieur de la littérature sait capter l’attention. En ces temps où tout se durcit, rien que plonger dans l’écriture de David Foenkinos fait un bien fou. Son dernier opus Tout le monde aime Clara est un petit bijou à mettre entre toutes les mains de ceux qui aiment la littérature avec grand L.
Porté par un style envoûtant et une parfaite construction, le dernier roman de David Foenkinos nous emmène dans la vie d’aujourd’hui, loin d’être parfaite avec ses hauts et ses bas à tous les étages.
Alexis, conseiller bancaire, a refait sa vie. Sa fille, Clara, est une ado de 16 ans bien dans ses baskets avec ses copains et sa meilleure copine. Un soir, alors qu’Alexis doit accompagner Clara et son amie à un concert de Björk, il est retenu bien malgré lui par une cliente importante de la banque pour un dîner en tête à tête. Les plans de la soirée sont changés et c’est le père de la copine de Clara qui emmène les deux filles voir Björk. Alors qu’Alexis a bien du mal à se défaire de sa cliente, visiblement perdue dans sa vie de femme riche, un événement tragique intervient sur la route du retour du concert. Percuté par un véhicule, l’auto qui emmenait les deux adolescentes laisse Clara dans un état grave. Alors que leur fille est dans le coma, Alexis et son ex-femme se rejoignent dans la douleur d’un drame que tous les parents redoutent. Retrouvant les gestes d’une vie qui s’est évanouie au fil des années, les deux parents unissent leur amour pour que Clara sorte de ce coma et eux de ce cauchemar. Finalement, Clara recouvre ses esprits et même plus… puisqu’elle voit maintenant au-delà des apparences en développant une sorte de don de voyance.
Dans ce roman, David Foenkinos laisse comme souvent une place importante à l’écriture et au hasard de la vie. Alexis, qui sait manier les chiffres, se cherche dans la création. Il décide de s’inscrire dans un cour d’écriture. Parallèlement, il est très intrigué par son professeur, Eric Ruprez, auteur d’un seul livre, introuvable. L’occasion pour David Foenkinos d’écrire : « Ruprez était un cartésien pessimiste. Replié dans une réalité grise, il n’avait jamais été très sensible à ce qui dépassait des contours du normal. Pourtant, le lien entre l’écriture et le mysticisme est un mariage d’évidence. » Et le romancier d’ajouter : « Peut-on vraiment se rapprocher de la beauté sans l’aide de l’indéfinissable ? Dans toute création, la part absente de la raison est toujours la plus active. Il s’agit parfois d’une simple intuition ; le plus souvent, ce sont les sensations qui permettent d’éclairer le long chemin de la confusion. D’ailleurs, il n’est pas rare qu’un écrivain comprenne la dimension intime de son livre après l’avoir écrit.»
Après avoir lu "Tout le monde aime Clara", tout le monde aimera David Foenkinos et son art de transformer le hasard en destin.
Pascal Hébert
"Tout le monde aime Clara", de David Foenkinos. Éditions Gallimard. 193 pages. 20 €.