Val d'Oise : le projet Europacity contesté
Publié le Par Fabrice Bluszez
Yann Guillotin
Le projet Europacity, centre commercial et de loisirs entre Le Bourget et Roissy, est contesté par le Collectif pour le triangle de Gonesse, qui veut se faire entendre lors du débat public.
Le Collectif pour le triangle de Gonesse a engagé la bataille. L’ouverture en 2024 d’un vaste parc de loisirs et d’un centre commercial entre les aéroports du Bourget (Seine-Saint-Denis) et de Roissy-en-France (Val-d’Oise) a réuni contre lui plusieurs associations.
Le projet, évalué à 3 milliards, est financé par Auchan et un groupe d’investisseurs chinois, Dalian Wanda. Il devrait apporter à la zone « 11.800 emplois » mais aussi occuper « 700 hectares de terres agricoles ».
Mais déjà, des pancartes « Non à Europacity » apparaissent dans la plaine. Le débat public est ouvert du 15 mars au 30 juin. Contacté par Paris-Dépêches ce mardi 15 mars, le Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG) précise qu'il entend profiter de cette période « pour faire entendre notre préoccupation », dit Alain Boulanger, coprésident, avec Bernard Loup. « Nous avons une quinzaine d’associations, trois ou quatre dans le 93 et d’autres dans le Val-d’Oise ».
Le territoire dit « non »
Dans les contestataires, on trouve aussi des villes : le président de Paris Terres d’envol, un des nouveaux territoires du Grand Paris, une sorte de communauté de communes élargie (350.000 habitants), a « rencontré Valérie Pécresse pour lui faire savoir que les huit villes sont opposées à ce projet ». Bruno Beschizza est le maire (Les Républicains) d’Aulnay-sous-Bois. Les autres communes sont : Tremblay-en-France, Le Blanc-Mesnil, Dugny, Le Bourget, Sevran et Villepinte.
« Nous attendons du débat public que les gens se renseignent sur la nature du projet », évoque Alain Boulanger. C’est le moment non pas seulement « de prendre de l’info mais aussi de partager et prendre position ». Les municipalités « sont en première ligne, à charge pour elles de faire de l’information ».
« Pragmatiques »
Ira-t-on jusqu’à la création d’une ZAD ? « On en parle… Trop. S’agissant d’un projet privé, on ne peut pas exiger un référendum par la pression populaire », note le porte-parole du Collectif. Ni écologistes ni zadistes, « on est pragmatiques ». Il déplore que les élus ne soient « pas en situation d’avoir une vision pour le territoire » et se soient laissé « imposer le point de vue du privé », agitant les 11800 emplois « non délocalisables ».
Pour le collectif, la menace du centre commercial, c’est qu’une offre « pléthorique, dans une zone où il n’y a aura pas de chalands supplémentaires puisqu’il n’y a pas non plus de reprise économique, aboutisse à un transfert de l’existant vers Europacity ». Alain Boulanger a entendu répéter « que les zones commerciales actuelles ont vieilli », que pour les loisirs, « Aquaboulevard est dépassé et Astérix, ce n’est plus ça… » Il craint que le projet Europacity « ruine l’existant » et « transforme les communes voisines en villes-dortoirs ».
Le collectif annonce sur son affiche « un autre projet ». Pourtant… « C’est prématuré » dit Alain Boulanger. Dans un premier temps, il faut selon lui « passer d’abord l’étape du débat public ». Le collectif, sur son site, propose des témoignages des habitants, en vidéo (4’32).
Bande-annonce : EuropaCity Au delà du papier glacé par nonaeuropacity