Journalistes tués au Mali: l'enquête progresse

Le propriétaire touareg de la voiture des ravisseurs de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes de RFI, qui ont été tués quelques heures après, a été identifié de manière "formelle" selon des sources maliennes.

L'homme se nomme Bayes Ag Bakabo. Il serait "très fortement soupçonné d’avoir planifié les enlèvements pour le compte d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) qu’il a fréquenté assidûment un moment" toujours selon cette même source malienne. Un complice a été également identifiée comme "de la famille de Hama Lamine Sall, de nationalité mauritanienne, et dont la mère est touareg".

Bayes Ag Bakabo est de la "même tribu qu'Ambéry Ag Rhissa, le responsable de la rébellion toureg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) à Kidal. C'est cet homme que les deux journalistes venaient interviewer et devant le domicile duquel ils ont été enlevés. Ag Bakabo était membre du MNLA pendant un moment, a confirmé une source militaire de Kidal.

Toujours selon la source malienne, l'assassinat des deux journalistes de RFI aurait été provoqué par la "panne" du véhicule et la peur d'être rapidement rattrapé par l'armée française. Ils auraient dû être remis à la katiba, c'est-à-dire à l'unité combattante d'AQMI dirigée par Abdelkrim Targui, ancien lieutenant touareg d'Abou Zeïd, tué en début d'année dans la même région par les armées françaises et tchadienne.

Dans un communiqué envoyé mercredi au site internet Sahara Medias dans lequel AQMI revendique l'assassinat de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, les activistes islamistes déclarent : "Cette opération intervient en réponse aux crimes quotidiens commis par la France contre les Maliens et à l’œuvre des forces africaines et internationales contre les musulmans de l’Azawad", promettant de se venger de François Hollande et du peuple français pour l'intervention au Mali.

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Sur Itélé, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a jugé cette revendication "plausible" ajoutant que le Quai d'Orsay était en train de vérifier. Sur les conditions du meurtre, le ministre précise: "Cette hypothèse de la panne est possible, ce qui est certain, c'est que cette voiture s'est arrêtée dans le désert et que c'est à ce moment-là que nos compatriotes ont été assassinés par des rafales de balles, quatre balles pour l'une et sept balles pour l'autre".

 Il a également écarté toutes les rumeurs de bavures de l'armée française, hypothèse avancée par un journal algérien: "Les ravisseurs ont été coursés mais on ne les a pas rattrapés" a-t-il expliqué.