La Russie hébergera finalement Snowden
Publié le Par Gaspar S.
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Les autorités russes ont fait savoir qu'elles accordaient un asile d'un an à Edward Snowden. Washington se dit ''extrêmement déçu''.
Depuis le 26 juin, Edward Snowden était bloqué dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou. L'ancien consultant des renseignements américains – qui s'est érigé en «lanceur d'alerte» et qui a permis les révélations de plusieurs affaires d'espionnage – a reçu un asile temporaire de la Russie, pour une année.
«Snowden a quitté l'aéroport Cheremetievo. On vient de lui remettre un document attestant qu'il a reçu un asile temporaire pour un an en Russie», a ainsi annoncé son avocat russe, Anatoli Koutcherena, tout en précisant que son client se trouvait en «lieu sûr». Un endroit qui «ne sera pas divulgué pour des questions de sécurité, car il est l'homme le plus recherché du monde», a expliqué l'avocat.
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En effet, depuis que la présence d'Edward Snowden a été confirmée sur le sol russe, la diplomatie américaine réclame son extradition. Le lanceur d'alerte, âgé de 30 ans, avait lui-même demandé l'asile à la Russie ainsi qu'à plusieurs autres pays susceptibles de l'accueillir dont la France – bien que le Quai d'Orsay n'ait pas confirmé cette requète.
Le Front de gauche, Europe Ecologie-Les Verts, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan s'étaient dits favorables à l'accueil d'Edward Snowden, qui a révélé différentes affaires d'espionnage – pratiqué par l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) dans le cadre du programme Prism – auprès de médias européens et américains. Le 29 juin, l'hebdomadaire allemand ''Der Spiegel'', informé par Snowden, révélait même que le renseignement américain espionnait plusieurs bureaux de l'Union européenne ainsi que l'ambassade de France à Washington.
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«Ces huit dernières semaines, on a vu le gouvernement Obama ne montrer aucun respect pour les lois internationales et nationales, mais en fin de compte la justice a gagné. Je remercie la Russie de m'accorder l'asile en accord avec ses lois et ses obligations internationales», a déclaré hier Edward Snowden sur le site Wikileaks.
Le 1er août, dans une allocution, le porte-parole de la Maison-Blanche s'est montré amer : «Nous sommes extrêmement déçus du fait que le gouvernement russe ait pris cette décision malgré nos demandes très claires, et légales, en public et en privé, de voir Edward Snowden expulsé vers les États-Unis pour qu'il réponde des accusations portées contre lui.» Les Etats-Unis remettent aujourd'hui en cause la tenue d'un sommet bilatérale qui doit avoir lieu en septembre prochain.