Egypte : Morsi déposé par l'armée. Et maintenant ?
Publié le Par Gaspar S.
Europen External Action Service - EEAS
Le président Mohamed Morsi, élu en juin 2012, a été déchu de ses fonctions par l'armée après plusieurs journées de contestation. Celui qui dirigeait le gouvernement des Frères musulmans a été placé en détention. Une nouvelle période de transition confuse attend l'Egypte.
Les évènements se sont précipités au soir du 3 juillet alors qu'expirait l'ultimatum lancé par l'armée. Celle-ci a mis fin aux fonctions du président, élu en juin 2012 sous l'étiquette des Frères musulman. Ce 4 juillet, les analystes s'interrogent toujours pour savoir s'il y a lieu de qualifié de coup d'Etat cette nouvelle intervention de l'armée dans le processus politique égyptien.
Le désormais ancien président Morsi est détenu «de façon préventive» au ministère de la Défense tandis que son équipe se trouve dans un bâtiment de la garde républicaine. Plusieurs centaines de mandats d'arrêt ont été lancés contre des chefs de l'organisation des Frères musulmans. Les principaux responsables politiques des Frères musulmans comme Saad El-Katatni, chef du Parti liberté et justice, ont été appréhendés.
Adly Mansour, président du Conseil constitutionnel, passé par l'ENA en France, a été placé à la tête de l'Etat pour assurer l'intérim. Un gouvernement d'union nationale – qui n'inclurait sans doute pas les Frères musulmans – devrait être formé dans les jour qui viennent. Abdel Fattah Al-Sissi, général de l'armée a assuré que celle-ci se tiendrait à l'écart du processus de transition politique. Al-Sissi a tout de même détaillé une feuille de route reprenant «les revendications du peuple».
L'armée n'a pas précisé quand seraient organisées de nouvelles élections générales. Lors de la chute de Moubarak en février 2011, la transition, assurée par l'armée, avait duré près de seize mois. Les Frères musulmans et leur candidat, Mohamed Morsi avaient remporté les élections de juin 2012. En août 2012, Mahomed Morsi s'était attribué certains pouvoirs législatifs. Un long mouvement urbain de contestation avait alors débuté pour atteindre son paroxysme en juin et juillet 2012.