Tunisie : l’élu sarthois « roué de coups » et « traumatisé »

«Je descendais au centre-ville avec ma famille pour faire des courses, ma femme était en habit estival : un pantalon et un débardeur, ma fille était en short. Je les tenais par la main et on avançait tous les trois. (...) Nous avons croisé un groupe d'une cinquantaine de salafistes qui les ont agressées verbalement en raison de leurs vêtements d'été, qui n'avaient pourtant rien de choquant » raconte Jamel Gharbi, élu régional PS dans la Sarthe depuis 2010 et chargé de mission à la ville du Mans. Après s’être fait agressé dans la soirée du 16 août dans le quartier du port de Bizerte dont il est originaire, l’élu a porté plainte.

Alors qu’il a demander à sa femme et sa fille de 12 ans de s’échapper, Jamel Gharbi a été pris à partie par un groupe de salafistes. « Et moi j'étais en pâture, j'ai été roué de coups, ils ont utilisé leurs poings, des gourdins, tout ce qu'ils avaient sous la main, j'ai échappé au sabre. (...) Personne ne m'a secouru. Je n'ai dû mon salut qu'au fait que j'ai réussi à m'enfuir. Si j'étais tombé à terre, ils m'auraient lynché » explique t-il avec émotion. L’élu s'est vu prescrire 15 jours d'incapacité totale de travail.

Le président socialiste du conseil régional des Pays de la Loire, Jacques Auxiette, condamne « fermement cette agression violente et gratuite de la part d'une minorité d'activistes religieux. (...) En relation étroite avec le Quai d'Orsay et l'ambassade de France à Tunis (...), la collectivité régionale restera informée et attentive aux suites données à la plainte déposée par son élu. (...) Il est indispensable que les autorités tunisiennes condamnent les actes de violence qui ont eu lieu ces derniers jours ».