Chaos politique en Grèce
Publié le Par Jennifer Declémy
Reuters/Yannis Behrakis
Il n'y avait pas que l'élection présidentielle française hier. Les grecs ont aussi voté pour élire leurs députés, dans la plus grande confusion possible.
Ca n'était pas arrivé depuis plusieurs décennies, et pour l'Europe c'est un choc majeur. Des députés néo-nazis ont fait leur entrée hier au parlement grec, après les élections législatives anticipées qui n'ont vu aucune majorité claire sortir des urnes. Dans un contexte de violences économiques majeures, d'une classe politique désavouée de par son obéissance à Bruxelles dont la population grecque ressent âprement la dureté des exigences, c'est presque naturellement qu'une petite partie des électeurs grecs se sont réfugiés dans cette branche "extrême" de l'extrême-droite qui a basé toute sa campagne sur un violent rejet des immigrés, à l'instar de ses condisciples européens.
Le Pasok (socialiste) et la Nouvelle Démocratie (droite) ne réunissent que 33% des suffrages, soit une véritable hécatombe électorale, alors que Syriza (équivalent du FDG) devient la première force politique à gauche avec 16,75% des voix, soit une multiplication par quatre par rapport à son score de 2009. Les néo-nazis eux ont remporté 7% des suffrages, soit 21 députés qui feront prochainement leur entrée au prochain parlement grec, tandis que le Laos, autre groupe d'extrême-droite, qui était présent dans le dernier gouvernement, n'a pas réussi à dépasser le seuil fatidique des 7%.
Si la droite grecque arrive légèrement en tête, elle ne pourra néanmoins gouverner sans une coalition avec la gauche. D'ores et déjà Antonis Samaras, leader de la Nouvelle Démocratie, a annoncé son intention de former "un gouvernement de salut national poursuivant deux objectifs : maintenir la Grèce au sein de la zone euro et peaufiner la politique de renflouement afin de créer la croissance et de soulager la société grecque". Mais cela semble impossible sans la participation d'autres partis présents au Parlement, qui tous s'opposent résolument aux plans de sauvetage imposés par la Troïka.
Si les deux principaux partis, qui ont atteint hier un niveau historiquement bas, n'arrivent pas à former un gouvernement, de nouvelles élections pourraient survenir dans les prochaines semaines, ce qui ne rassure absolument pas les marchés et l'Union Européenne.
Decrauze
07/05/2012 23:17
La Grèce rappelle immédiatement la réalité européenne au nouveau pouvoir français. Si les prêteurs n’ont pas déserté la France, la situation politique de la Grèce se dégrade et repose le dilemme : veut-on d’une Europe fédérale ou d’un retour aux nations pleinement souveraines ? La voie de l’entre-deux ne permet que la stagnation et l’enlisement. Cf. http://pamphletaire.blogspot.fr/search/label/Gr%C3%A8ce