L’impact de la victoire de François Hollande sur les marchés
Publié le Par Julie Catroux
La victoire de François Hollande à la tête de l’Etat ne semble pas avoir influencé les marchés, contrairement aux élections législatives en Grèce.
Au lendemain de la victoire de François Hollande à l’élection présidentielle, les marchés ne semblent pas être perturbés. Le résultat des élections législatives en Grèce, qui fait entrer pour la première fois au Parlement une formation néo-nazie et la gauche radicale Syriza, inquiète bien plus les marchés financiers. Les partis opposés à un accroissement de l’austérité risquent de mettre le pays en danger.
Les économistes sont clairs, la victoire de François Hollande n’a pas eu l’impact attendu sur les marchés. «L'élection de François Hollande n’a eu aucune conséquence sur les marchés », indique la banque BNP Paribas. « Il semble qu’elle ait été largement anticipée par ceux-ci. Hollande a souvent évoqué le sujet de la dette dans ses interventions. De plus, un consensus est en train de naitre en Europe sur la nécessité d’une politique de croissance, qui est la priorité pour les marchés». Même si la plupart des grandes bourses mondiales étaient en repli ce matin, lors de leur ouverture, cette baisse est due moins aux résultats de l’élection présidentielle qu’à ceux des législatives grecque. De même, l'agence de notation Standard&Poor's a indiqué il y a quelques heures que cette arrivée de la gauche n'engendrerait pas d'abaissement de notre note financière dans un avenir immédiat, contrairement à ce qui avait été craint par la majorité sortante.
Le nouveau président de la République qui avait annoncé lors de son meeting au Bourget en janvier que son seul ennemi était « la finance » se trouve cependant dans une mauvaise posture. Pour celui qui avait fait de la renégociation du pacte budgétaire européen son cheval de bataille, la révision en question semble difficile à mettre en oeuvre. Vers midi, l’Allemagne a ainsi annoncé qu’elle écartait « toute révision du pacte budgétaire européen ». «Il n’est pas possible de renégocier le pacte budgétaire», qui a déjà été «signé par 25 des 27 Etats membres de l’Union européenne et qui vise à renforcer la discipline dans la gestion des finances publiques » a expliqué le porte parole du gouvernement allemand. L’Allemagne a réaffirmé ses conditions en exprimant le fait qu’elle ne « voulait pas d’une croissance par des déficits, mais de croissance par des réformes structurelles ». Mais pour le principal parti d’opposition allemand, le SPD, la tendance est toute autre. « La victoire du socialiste François Hollande à l'élection présidentielle française montre qu'il y a une autre solution qu’une politique basée uniquement sur l’austérité en Europe ».
Angela Merkel, considérée comme proche de Nicolas Sarkozy a félicité hier soir François Hollande pour son élection mais la bataille semble déjà engager sur les différentes politiques budgétaires.