Présidentielle : Nicolas Sarkozy veut parler des frontières.

C’est un mot clé que lui a soufflé son gourou Patrick Buisson pour reconquérir l’électorat populaire, celui-là même qui vote Marine Le Pen, et Nicolas Sarkozy a décidé d’en user jusqu’à l’épuisement pour remporter le second tour. Le terme de « frontière » devrait ainsi être permanent dans le débat présidentiel d’ici le 6 mai prochain.

« Les français ne veulent plus d’une Europe passoire. C’est le message que j’ai entendu » a déclaré le chef de l’état sortant, répétant ainsi une thématique qu’il avait déjà abordé lors de son meeting de Villepinte au mois de mars. Ainsi, ce sont directement les accords de Schengen qui sont désormais dans son viseur. « Si l’Europe ne peut pas défendre ses frontières, la France le fera. L’Europe qui ne maitrise pas ses flux migratoires c’est fini » clame le président sortant qui est donc bien décidé à parler aux besoins de protection aux frontières que désirent les électeurs du Front National.

Pour prouver sa bonne volonté, Nicolas Sarkozy veut presser ses partenaires européens jeudi prochain d’accepter la possibilité de fermer les frontières nationales en cas de forte pression migratoire. Une position que défendra Claude Guéant lors d’une réunion avec les autres ministres de l’intérieur européens, réunion pendant laquelle il réclamera un contrôle aux frontières nationales pendant un mois en cas de défaillance à une frontière extérieure à l’espace Schengen. L’Allemagne soutient cette demande mais les autres responsables européens ne veulent pas se prononcer sur un sujet aussi sensible, dans un tel contexte électoral.