Angela Merkel rappelle Nicolas Sarkozy à l'ordre.

Si Nicolas Sarkozy veut renégocier le statut de la BCE avec ses partenaires européens en cas de victoire le 6 mai prochain, tel n'est pas le cas d'Angela Merkel qui l'a séchement rappelé à l'ordre aujourd'hui, et lui a également rappelé que jusqu'à récemment, Nicolas Sarkozy et elle-même étaient sur la même longueur d'onde concernant ce sujet bien précis.

"La conviction profonde du gouvernement allemand est que la BCE exerce son mandat de manière totalement indépendante de la politique. Et cette conviction est connue à Paris" a ainsi répété la chancelière allemande aujourd'hui, s'opposant donc clairement au discours prononcé hier par Nicolas Sarkozy à la place de la Concorde.

Si le Gouvernement allemand tient à préciser qu'il partage avec la France l'objectif de croissance, le statut de la BCE est pour l'Allemagne un totem absolu, un dogme auquel elle ne veut surtout pas toucher, en raison de la peur de l'inflation héritée de l'entre-deux guerres de l'autre côté du Rhin. Mais la question avait néanmoins été abordé entre le tandem Sarkozy-Merkel fin 2011, et le président français avait alors plaidé pour que la BCE puisse intervenir directement dans la crise de la dette. Le 24 novembre, il avait cédé devant Angela Merkel et accepté qu'on ne touche pas au statut et à l'indépendance de la Banque Centrale Européenne.

Si Nicolas Sarkozy est effectivement réélu en mai prochain, la relation privilégiée qu'il avait avec la chancelière allemande sera difficile à retrouver étant donné les attaques qu'aura fait le président-candidat durant sa campagne, d'abord contre l'espace Schengen, ensuite contre la BCE.