Le Parlement européen menace l'extrême-droite européenne.
Publié le Par Jennifer Declémy
Après les attaques de l'ancien premier ministre belge contre Nicolas Sarkozy, c'est au tour de l'extrême-droite néerlandaise d'être dans le viseur des députés européens.
Le parti pour la liberté, représentant l'extrême-droite aux Pays-Bas, a récemment mis en ligne un site internet incitant les citoyens néerlandais à dénoncer les immigrés venant d'Europe de l'est. Une initiative qui ne plait pas du tout au Parlement Européen qui demande au gouvernement de condamner ce site provenant d'un parti allié.
"Le racisme et la xénophobie ont conduit aux plus atroces pages de notre histoire. Pouvons-nous rester silencieux, ne pas répondre à l'incitation à la haine de certains partis ?" a déclaré Joseph Daul, président du groupe PPE au parlement qui réagit donc à ce site qui invite les néerlandais à déclarer toutes les "nuisances" qu'ils subissent de la part de ces immigrés.
Cependant, le premier ministre des Pays-Bas, qui a besoin de l'appui de l'extrême-droite pour gouverner, ne compte pas condamner ce site, arguant qu'il s'agit "d'un site du parti" et non d'un site représentant le Gouvernement. Les députés émanant du PPV dénoncent une "menace de censure" et déclare que près de 100 000 personnes ont déjà témoigné sur le site. De plus, ils s'inspirent des déclarations de Nicolas Sarkozy dimanche dernier, car "les néerlandais en ont marre et ils ne sont pas les seuls. La France connait le même problème, et maintenant le président Nicolas Sarkozy lui-même menace de suspendre la participation de la France à l'espace Schengen".
Cet incident, en apparence isolé, inquiète néanmoins beaucoup les députés européens qui craignent un phénomène bien plus général de droitisation de la droite vers l'extrême, ce qui a d'ailleurs amené Guy Verhofstadt à se demander qui représentait l'extrême-droite en France, Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen. Aujourd'hui sera mis au vote une résolution pressant le gouvernement des Pays-Bas à condamner ce site.