Euro 2012 : Une première journée prometteuse
Publié le Par Un Contributeur
La première journée des phases de poule de l’Euro s’est terminée hier soir avec la victoire de l’Ukraine face à la Suède. Retour sur les premiers matchs riches en enseignement.- Par Raphaël Didio
Robert Lewandoski est le premier buteur de l’Euro 2012 © Getty Images
Pour l’ouverture de l’Euro, la Pologne et la Grèce se sont neutralisées, 1-1. Alors que les co-organisateurs Polonais ont ouvert la marque grâce à son attaquant vedette Robert Lewandowski, devenant ainsi le premier buteur de la compétition, les coéquipiers de Ludovic Obraniak n’ont pas réussi à empocher les trois points qui leur étaient pourtant promis. Après l’expulsion injustifiée de Papastathopoulos, les Grecques ont su revenir dans la partie grâce à Salpingidis. Et le résultat aurait pu être pire si Karagounis avait transformé le pénalty suite à une faute du gardien Szczesny, expulsé à son tour. Mais son remplaçant Tyton est immédiatement rentré dans le bain en détournant la frappe du vétéran. Au final, les Polonais s’en sortent plutôt bien et devront faire beaucoup mieux pour venir à bout de la Russie.
Ces derniers sont en forme après leur victoire très logique 4-1 face à la République Tchèque. Un doublé de Dzagoev et des buts de Shirokov et Pavlyuchenko contre un but de Pilar ont scellé une rencontre complètement à l’avantage des Russes, qui ont démontré de très belles choses et font définitivement d’eux des outsiders sérieux pour le reste de la compétition.
Le Danois Krohn-Dehli met à terre Stekelenburg et ses coéquipiers (Crédits photo : AFP/S.Supinsky)
C’est dans le groupe B, le groupe de la mort, que la première grosse surprise est venue. Une victoire inattendue des Danois, pourtant l’équipe la plus faible du groupe, face à l’un des favoris de la compétition, les Pays-Bas, 1-0, a complètement bouleversé la hiérarchie de cette poule. Les Pays-Bas n’ont pourtant pas démérité : 28 tirs à 8, un poteau d’Arjen Robben, des occases à la pelle manquées par Van Persie et une double main dans la surface de Jacobsen non sifflée en fin de match. Mais cela n’a pas suffi à renverser ce match dans lequel Krohn-Dehli restera l’unique buteur de la rencontre à la 24ème minute. Désormais mal engagé, les Pays-Bas n’auront absolument pas le droit à la défaite ce mercredi face à l’Allemagne, sous peine de devoir rentrer à la maison beaucoup plus tôt que prévu…
Samedi soir, le premier gros choc de cet Euro entre l’Allemagne et le Portugal s’est terminé sur une victoire de la Mannschafft. Un but de Mario Gomez de la tête à la 72ème a scellé le score de la rencontre. Pourtant, les Portugais auraient mérité un meilleur sort. La barre-ligne de Pepe en fin de première mi-temps ou les actions à la pelle enclenchées par Cristiano Ronaldo n’ont pas permis de tromper la défense allemande et Manuel Neuer. Mais la Selecção s’est réveillée bien trop tard – au moment du but – pour espérer mieux. Les Allemands, eux, ont déçu dans le jeu mais repartent avec les trois points. Dans ce groupe de la mort, ce n’est finalement pas la manière qui importe et nous rappelle aisément que, dans le football, le mérite n’est qu’une vaine illusion.
Di Natale ouvre bien son pied pour tromper Iker Casillas et ouvrir le score pour l’Italie (crédits photo : AFP/G. Casace)
La poule C est le second groupe le plus relevé de la compétition, avec l’Espagne, l’Italie, la Croatie et l’Irlande. Les deux premiers se sont répartis les points du nul, au terme d’un match rythmé qui aura tenu en haleine jusqu’à la dernière minute, 1-1. Les Italiens ont ouvert le score par le vétéran Antonio Di Natale à l’heure de jeu, quelques minutes seulement après son entrée en jeu à la place de Mario Balotelli qui a complètement loupé sa rencontre, et qui n’a visiblement pas rassuré Cesare Prandelli quant à son niveau de jeu. Mais il n’aura fallu que trois minutes à la Roja pour égaliser grâce à Cesc Fabregas après une lumineuse passe de David Silva. Et les Espagnols auraient pu remporter la rencontre si Fernando Torres, rentré en cours de jeu, n’avait pas bouffé la feuille de match : un duel non gagné face à Buffon dans la surface, et un lob astucieux mais mal dosé aux vingt mètres alors que le même Buffon était sorti aux pâquerettes. Si la Squaddra a surpris et bien maitrisé la partie dans son ensemble, les Espagnols n’ont pas rassuré les observateurs. Le système de Del Bosque, qui avait décidé de mettre Fabregas en pointe, a cruellement manqué d’un vrai attaquant de métier.
Dans l’autre rencontre du groupe entre l’Irlande et la Croatie, ce sont ces derniers qui se sont imposés 3-1. Au terme d’un match plutôt ouvert et emballant, les Irlandais auront simplement manqué de réussite pour parvenir à arracher ne serait-ce qu’un nul face aux Croates emmenés par Luka Modric. Les buteurs sont Mandzukic par deux fois et Jelavic pour la Croatie, tandis que St Ledger avait égalisé pour l’Irlande. Attention à ces deux équipes qui pourraient causer quelques mauvaises surprises aux favoris de la poule…
Samir Nasri rageur après son égalisation (Crédits photo : Reuters)
Enfin le groupe D, celui des Français. Ils ont démarré hier en fin d’après-midi leur Euro face à l’Angleterre. Mais le match n’aura pas été à la hauteur de nos espérances. Un match nul décevant face à une équipe anglaise qui a refusé le jeu. Ce sont pourtant eux qui ont ouvert le score complètement contre le cours de la partie grâce à une tête à bout portant du défenseur de City Joleon Lescott, qui a profité d’un marquage un peu lâche d’Alou Diarra, sur un coup-franc tiré par Steven Gerrard à la 30ème. C’est un autre joueur de City, Samir Nasri, qui égalisera neuf minutes plus tard sur une belle frappe des 20 mètres se logeant dans le petit filet de son coéquipier en club, Joe Hart. Avec 19 tirs dont 15 cadrés pour la France contre seulement 3 et un seul cadré pour les Anglais, la France peut avoir beaucoup de regrets dans cette rencontre.
Pour conclure cette première journée de l’Euro, l’Ukraine s’est imposée 2-1 dans son match d’ouverture face à la Suède. Si la star suédoise Zlatan Ibrahimovic avait ouvert le score à la 52ème minute, c’est une très vieille connaissance qui offre la victoire à l’Ukraine en même pas sept minutes, Andriy Shevchenko. Le ballon d’Or 2005 a rappelé à l’Europe entière le grand buteur qu’il est en scorant par deux fois. A 35 ans, « Sheva » compte bien faire de cet Euro 2012 son dernier baroud d’honneur face à son public. Vendredi, l’Equipe de France devra se méfier de l’ex-Milanais si elle ne souhaite pas connaitre la même désillusion que la Suède.
A noter qu’il n’y a eu pour le moment aucun 0-0 dans cet Euro. Prometteur.
Raphaël Didio