Alain Delon et le sport
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
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Passion pour la boxe, pour le vélo, un peu pour les courses hippiques. C'est une autre face d'Alain Delon que nous présente le quotidien sportif "L'Equipe" dans son édition du 19 août..
''La star de cinéma qui aimait les champions''. C'est le titre d'un article de L'Equipe (19 août) consacré à Alain Delon. Deux pages et quelques photos et un papier dans lequel Vincent Hubé retrace les différentes approches du sport par l'acteur décédé dans la nuit de samedi à dimanche à 88 ans. Et d'évoquer ses relations avec la boxe pincipalement mais aussi le cyclisme et sa brève passion pour le hippisme et le trot attelé. En voici quelques extraits.
Bretonnel avant Visconti. Un mois avant de partir en Italie pour tourner avec Luchino Visconti un rôle de boxeur dans ''Rocco et ses frères'', Alain Delon, alors âgé de 24 ans, s'entraînait sur un ring. C'est, raconte, Vincent Hubé, François Chalais, grand reporter et chroniqueur de cinéma, qui est allé l'interviewer. « Haletant, en sueur, les mains encore bandées, n'arrêtant pas de sautiller, un jeune homme répond derrière les cordes au journaliste... » C'était dans la salle du célèbre entraîneur et promoteur de boxe, Jean Bretonnel et le jeune homme était Delon.
« Pour faire un acteur il faut une vie. »
— Darius Rochebin (@DariusRochebin) August 18, 2024
Regarder jusqu’au bout cette extraordinaire archive de Delon débutant, s’entraînant avec conscience pour Rocco et ses Frères, répondant à François Chalais sur la carrière à venir (1959). pic.twitter.com/uBKQIbrD1O
Le vélo de Coppi. Bien avant la boxe, c'est pour le cyclisme qu'Alain Delon s'était passionné. A 14-15 ans, juste après la guerre 39-45, le jeune Alain fréquentait le Vel d'Hiv où se déroulaient notamment les Six jours. Et de raconter qu'il avait un jour porté le vélo de Fausto Coppi. Ainsi Vincent Hubé rapporte un extrait d'un article du Parisien auquel l'acteur s'était un jour confié : « On se serait battu pour être porteur de vélo. Ca consistait à amener le vélo des coureurs de leur voiture à la piste et vice-versa. Magique. » Et plus tard, Delon confiera un rêve impossible : « S'il y avait encore le Vel d'Hiv, je rachèterais le Vel d'Hiv. Je ferais tourner les vélos. »
Alain Delon sur le départ d'une étape du Tour de France (photo L'Equipe).
Promoteur du combat Monzon-Bouttier. Carlos Monzon et Jean-Claude Bouttier étaient les deux meilleurs poids moyens mondiaux. Alors producteur de cinéma, Alain Delon va se lancer dans la promotion de boxe en organisant la revanche entre l'Argentin et le Français à Roland-Garros. Cela à la demande de... Jean Bretonnel, celui là même qui l'avait initié aux rudiments du noble art avant d'aller tourner avec Visconti. Et comme, il ne faisait pas les choses à moitié, Delon avait monté un ring chez lui, dans sa propriété de Douchy, pour l'entraînement du champion. La photo principale de ces deux pages spéciales de L'Equipe montre ainsi Delon lacer les gants de Bouttier.
Plus tard, il organisera un autre combat entre ce même Monzon et le Mexicain José Napoles, sur l'esplanade de la Défense.
#Sesouvenirdu 29 septembre 1973... combat de boxe Boutier-Carlos Monzon pour un titre mondial à Roland-Garros, organisé par Alain Delon en présence de ses confrères acteurs Gabin et Belmondo, combat perdu de nouveau par Jean-Claude Boutier. pic.twitter.com/YwCnCoTcvl
— Allez les FRAnçais-es (@allezlesFRA) September 29, 2021
Le trot sans l'Amérique. Sa troisième passion ne dura pas longtemps, raconte Vincent Hubé. Deux ans. En 1975, alors qu'il imaginait remporter le Prix d'Amérique en tant que propriétaire, il acheta à l'entraîneur Pierre-Désiré Allaire, un crack-trotteur, Fakir du Vivier. Mais, deux ans plus tard, il revendra le cheval qui ne gagna pas le championnat du monde des trotteurs à Vincennes. Fini les champs de courses.
Un temps passionné par les trotteurs (photo Equidia).
« Ave moi ». En 2008, son avant-dernière apparition sur grand écran restera inoubliable. Dans une sorte d'autodérision, Frédéric Forestier et Thomas Langmann lui attribuèrent le rôle de Jules César dans ''Astérix et les Jeux Olympiques'' dans lequel on retrouvait notamment Michael Schumacher et Zinedine Zidane. Ce n'était pas à proprement parler du sport mais le monologue de Delon-César mérita une médaille d'or. Jugez-en. « César ne vieillit pas (…) César est immortel, pour longtemps (…) César a tout réussi, c'est un guépard, un samouraï. Il ne doit rien à personne. Ni à Rocco et ses frères, ni au clan des Siciliens. César est de la race des seigneurs. Ave moi ! »
Juste pour le plaisir, j’ai ré-écouté le monologue de César dans “Astérix et les Jeux Olympiques”. Un chef d’oeuvre d’auto-dérision, et un démenti à ceux qui disent qu’Alain Delon se prenait trop au sérieux #RIPAlainDelon. pic.twitter.com/4I71JOMoi2
— Valérie Glatigny (@valerieglatigny) August 19, 2024