SportExpress/Et maintenant la caféine...
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
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Le cyclisme et ses excès, le foot et ses débordements, le rugby, le toujours plus et autres petites nouvelles de l'actualité sportive vues au-delà du simple résultat.
Vies en jeu. Le peloton pourra t-il sortir de ses maux, voire de ses démons ? Couru début avril, le Tour du Pays Basque a expédié au tapis trois des meilleurs coureurs du moment. Vingegaard : clavicule, côtes et pneumothorax ; Evenepoel : clavicule et omoplate ; Roglic : peau arrachée et genou... Là, pourtant pas question de dopage mais de grosses chutes comme dans d'autres courses précédentes. Victime d'une commotion cérébrale après une grosse gamelle en début de saison, Rudy Molard ( photo) s'interroge dans un long interview à Ouest-France (6 avril).
D'abord sur la vie au sein du peloton "sophistiqué" qui roule toujours plus vite avec un matériel de plus en plus pointu. « On est à 60 km/h (NDLR : voire 80 ou même plus en descente...), tous à dix centimètres les uns des autres. Il y a des virages, il faut être concentré à 200%. Et en même temps, on nous parle à l'oreillette. On ne peut pas faire trente-six choses à la fois... » Premier constat avant le deuxième : la caféine ! « Les mecs prennent des doses... (NDLR : comprenez "excessives") C'est n'importe quoi (…). Les mecs sont trop énervés, trop excités, et ne pensent plus à la chute. » Jusqu'au vol plané...
Pour le coureur de Groupama-FDJ, l'inconscience de certains coursiers est également en cause : « Quand j'en vois se retourner dans le final (…) à plus de 60 km/h, tu crées forcément des vagues et derrière ça tombe. Pareil pour le gars qui jette un bidon sur la route... » Tout cela pour des obligations de résultat, pour les points UCI. « Les gars sont prêts à tout par peur de se faire engueuler dans l'oreillette... » Et de conclure : « On ne parle pas d'égratignures. Ce sont nos vies qui sont en danger. »
Après les amphétamines, l'EPO et les transfusions sanguines, "soins" de triste mémoire, voilà le cyclisme caféiné avec tous les excès qu'il provoque.
Des mots...
Candidats. « Une immense fierté, de la joie, des frissons aussi, sans doute... Candidater, c'est une bonne idée mais en suis-je digne ? Je ne sais pas trop. » Qui sera le dernier porteur et allumera la vasque olympique à Paris ? Earvin Ngapeth, le volleyeur de l'équipe de France, s'est dit candidat. Mais il y en d'autres, déclaré ou non. Des encore ''en piste'' comme Renaud Lavillenie ou Teddy Riner, des retraités comme Martin Fourcade, Laure Manaudou. Et bien sûr Marie-José Pérec qui tiendrait la corde. A moins que l'incontournable Kylian Mbappé... Faudrait-il encore que le Real Madrid lui donne le feu vert !
Connaisseur. « Ici, ce n'est pas toujours le meilleur qui gagne... » Romain Bardet, fin connaisseur du peloton, s'est vu confier par L'Equipe une chronique avant les grands événements. Dimanche dernier, l'Auvergnat avait vu juste. A l'Amstel Gold Race, selon lui et à lire entre les lignes, le meilleur était théoriquement Mathieu Van der Poel, auréolé de son doublé Flandres/Roubaix. Mais le petit-fils de Poulidor avouant ne pas avoir eu les bonnes jambes avait comme autre handicap d'avoir tous ses adversaires sur le porte-bagages. Ce dont a bien profité le Britannique Tom Pidcock qui a donc été le meilleur à Berg-en-Terblijt. Bien vu, Romain...
… et des chiffres
17. Dix-sept minutes, c'est le temps additionnel qui a conclu le Lyon-Brest (4-3) finalement remporté après un penalty lyonnais à la … 106e minute (105 minutes et 17 secondes selon Opta*), deux cartons rouge (86e minute), dix jaunes, un début de pugilat et de multiples et divers arrêts de jeu. Match « électrique, fou, dingue, renversant, incandescent... », ont pu écrire ou dire les observateurs (journalistes...) en rejetant (forcément !) la faute de ces tension (le mot est faible) sur l'arbitrage. Mais en se gardant bien de pointer les coupables exagérations des joueurs, les contacts ''limite'', tirages de maillot, ceinturage, simulations, (chutes exagérées, hurlements de douleur...) contestations permanentes des décisions arbitrales, on en passe et des ''meilleures''... Alors, plutôt que de taper sur le corps arbitral forcément dans le doute, ne serait-il pas plus judicieux de s'interroger sur la pression dont il est ''victime'' face aux comportements excessifs des joueurs, des entraîneurs et des présidents de club...
*Opta : société britannique de contenus sportifs et d'analyses de performances.
21.274. C'est, calculé par L'Equipe (9 avril), le « Si long périple », des rugbymen "Maritimes" rochelais du 2 au 8 avril entre La Rochelle et Cork (Irlande) via... Johannesburg et Le Cap (Afrique du Sud) pour affronter les Stormers. Train de La Rochelle à Paris via Poitiers puis avion, avion, avion... Sans compter Cork-Dublin et retour Dublin-La Rochelle ! Côté impact carbone, pas terrible, et côté fatigue-récupération, non mieux. La preuve, les Rochelais, double tenants du titre, ont été sèchement éliminés en quart de finale par le Leinster irlandais. Mais que viennent donc apporter les équipes sud-africaines en coupe... d'Europe ? Des recettes supplémentaires probablement. Quand on vous disait que le rugby se footballisait...
4. C'est l'étoile montante du cyclisme français. Ou plutôt grimpante. Lenny Martinez, comme son grand-père Mariano et son père Miguel, "s'amuse" dès que la route s'élève. Et mieux, il gagne. Quatre succès cette saison. Il ne fera pas le Tour de France mais sûrement la Vuelta espagnole. Sous le maillot de Groupama-FDJ. Mais jusqu'à quand tant les sollicitations sont d'ores et déjà nombreuses. Encore un qui va s'échapper...
(Sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui, Ouest-France, sites internet).