SportExpress/Quand il n'y aura plus de neige...
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
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Quand les biathlètes et skieurs s'interrogent, quand Mbappé se fait reprendre de volée, quand des stars du rugby mondial intègrent le Top 14. L'actualité du sport vue au-delà du simple résultat.
Alors que dans notre précédente chronique, nous nous interrogions sur l'étonnante probabilité le la tenue du Mondial 2034 de foot en Arabie saoudite dans des stades réfrigérés (si c'est en été) et sur le choix de ce même pays pour les Jeux asiatiques... d'hiver* en 2029 et , une nouvelle question se pose désormais pour l'avenir des sports d'hiver. Mais à la différence du football qui ne semble pas se soucier du dérèglement-réchauffement climatique, les acteurs des sports hivernaux, eux, se posent des questions quant à l'organisation et au calendrier de leurs compétitions de plus en plus marquées par le manque de neige et le recourt à la neige artificielle.
Ainsi, a moins de quinze jours de l'ouverture de la saison internationale de biathlon, Marie Dorin-Imbert, quatre fois mondialement titrée et championne olympique de biathlon**, a fait part de ses craintes dans Ouest-France tout en confessant ses dilemmes : « Le sujet du réchauffement climatique n’est pas nouveau. J’ai vécu l’ensemble de ma carrière avec le manque de courage d’arrêter le ski pour ces raisons. J’étais tiraillée entre ce que je veux être, mes valeurs, et mon métier qui implique un impact sur l’empreinte climatique. J’ai vécu toute ma carrière avec cette dualité, à mon grand regret. Et, le pire, c’est que si c’était à refaire, je crois que je referais pareil ! Je ne suis pas meilleure qu’une autre. » Et de poser la question de la légitimité de ces sports de neige de moins en moins en adéquation avec le bouleversement climatique et qu'il faut adapter. « On arrive sur des sports qui ne se pratiquent plus en conditions naturelles, comme il y a cinquante ans, mais des sports qui sont praticables grâce à des aménagements. Qu’est-ce qu’on fera dans 30 ans lorsqu’il n’y aura plus de neige sous 1 500 m ? »
Mêmes doutes pour l'ex-slalomeur allemand Felix Neureuther qui évoque les calendriers ''mal-t'à-propos'' programmant des compétitions dès ce début novembre comme à Zermatt et Cervinia, (Suisse). Certes, la neige est tombée en abondance mais dit-il « il ne faut plus programmer des courses aussi tôt. On doit raisonner à long terme et prendre en compte le changement climatique », rapporte L'Equipe.
Avec Alexis Pinturault à Sölden (Autriche), mi-octobre (photo DR).
Quant à Alexis Pinturault, il a tout simplement boycotté ces épreuves au regard des travaux lancés depuis l'été pour creuser dans le glacier du Théodule à 3000 mètres d'attitude et transporter de la neige en vue de tracer une nouvelle piste plus bas: « Notre sport fait partie des plus touchés par le réchauffement climatique et, au lieu de changer notre système, de s'adapter, on fait tout le contraire », a protesté le leader du ski français. Déjà en février, la championne Mikaela Shiffrin et 140 skieurs avaient écrit à la fédération internationale pour demander moins de déplacements et des efforts en matière d'environnement.
Les dirigeants des sports d'hiver entendront-ils ces appels ?
*28 sports de neige et 19 sur glace.
**En relais mixte, à Pyeongchang 2018 (Corée du sud).
Des mots...
Pas content. « Je ne suis vraiment pas content de Kylian aujourd'hui. Sur les buts, je n'ai rien à dire mais je pense qu'il peut aider l'équipe différemment. » Notamment en participant aux actions défensives... Vous en connaissez beaucoup des entraîneurs qui critique un joueur auteur de trois buts en match. Et bien, il y en a un, qui malgré le talent et le statut du joueur n'a pas hésité : Luis Enrique, l'entraîneur du PSG, après le hat-trick de Mbappé et le 3-0 à Reims. L'international a eu beau rejoindre l'Espagnol par un « Ce que je veux, c'est bien jouer et marquer », pas sûr que cet épisode ne laisse pas de traces...
Mbappé en sortie de match contre Reims et l'entraîneur Luis Enrique (photo PSG).
Sélection. « C'est une parabole. Tête levée, il est toujours dans la prise d'informations. » Un peu plus d'un an après avoir été lancé dans son premier match de Ligue 1 par Christophe Galtier, Warren Zaïre-Emery a été retenu chez les Bleus par Didier Deschamps. Une ascension express pour le jeune Parisien de 17 ans...
Humilité. « Je me sens comme un enfant : mes accomplissements ne veulent rien dire. J'ai encore plein de choses à apprendre. » Il a beau être double champion du monde avec l'Afrique du Sud et fort de 83 sélections, le troisième ligne Siya Kolisi, est arrivé avec beaucoup d'humilité au Racing 92. Dimanche, il n'a pas joué à Toulon et le Racing a perdu...
… et des chiffres
1. Un comme un milliard d'euros. C'est le montant de la clause libératoire que le Real Madrid a fixé pour l'international français Eduardo Camavinga qui vient de prolonger son contrat jusqu'en 2029. Même somme pour les Brésiliens Vinicius et Rodrygo. Et pour Mbappé (s'il signe au Real), ce sera combien ?
24. Vingt-quatre joueurs ayant participé au récent Mondial de rugby vont arriver (où y sont déjà) dans les clubs du Top 14. Des Australiens, des Argentins, des Italiens, des Anglais... Et parmi eux, cinq ''étoiles'' : les All Blacks Whitelock (2e ligne, Pau), Laulala (pilier, Toulouse), Fainga'anuku (ailier, Toulon), l'Anglais Arundell (arrière, Racing 92), en photo ci-contre, et le champion du monde sud-africain Kolisi (3e ligne, Racing 92). Que du bonus pour le rugby français !
Sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui, Ouest-France, sites internet)