Les cadeaux du PSG à Manchester
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
PSG - C. Gavelle
Trop de fébrilité, trop de cadeaux, trop d'individualisme, le PSG a été éliminé en demi-finale de la Ligue des champions. Manchester City n'en demandait pas tant. Revue de presse.
Le Paris Saint-Germain ne jouera donc pas une deuxième finale de Ligue des champions d'affilée. Battue deux fois, au Parc des Princes (1-2) et à l'Etihad Stadium (0-2) par Manchester City, l'équipe parisienne n'a en fait jamais fait le poids dans cette demi-finale, excepté une première mi-temps de grande classe au match aller.
Frustrant. Mais si la grande majorité des observateurs reconnaît que désormais l'Europe du foot doit composer avec le PSG -on n'élimine pas par hasard Barcelone et le Bayern- force est de constater qu'il lui manque encore ce je-ne-sais-quoi qui fait les très grands. Et la rencontre de mardi soir en est le reflet.
Ainsi Ouest-France qualifie les Parisiens « fébriles et peu réalistes » au contraire des Citizens « plus agiles et plus lucides. » Le Figaro lui, décriera une soirée « frustrante et parfois agaçante » dans laquelle « l'exploit n'a jamais semblé proche. » Comme si le PSG n'était jamais rentré dans le match, paralysé par l'enjeu. Et le quotidien national d'écrire encore : « Le rêve s'est donc enfui, dilué, comme du sable entre les doigts d'un enfant. Pas de château (en dur) au sommet de l'Europe pour le PSG .»
Cadeaux. Pour Le Parisien/Aujourd'hui, le onze de la capitale devra certes regretter les quelques centimètres pour la tête de Marquinhos échouant sur la transversale mardi soir ou ces même centimètres qu'il a manqué à Verratti « pour pousser le caviar de MBappé au fond des filets » sur la pelouse du Parc. Mais les Parisiens devront surtout « se rappeler comment, à l'aller comme au retour, les erreurs leur ont plombé le moral, le match et surtout leur avenir européen. » En clair, comme l'a titré Stéphane Bianchi, « Les Parisiens ont fait trop de cadeaux », pour le plus grand bonheur des Mancuniens.
Du côté de L'Equipe, Damien Degorre appuie sur le fait que c'est avant tout « la discipline défensive du future champion d'Angleterre qui lui a permis d'éliminer Paris sans trembler. » Et d'insister sur « trop d'imprécisions, trop de déchet technique et un zeste de malchance (tête de Marquinhos) qui ont sanctionné chacune des incursions parisiennes. »
Agaçant Neymar. Inévitablement, Neymar prendra sa part de responsabilité dans la défaite de mardi et l'élimination. « Un génie sans idée » titrera Frédéric Gouaillard (Le Parisien) qui constatera que la star brésilienne n'aura cadré aucun tir et qu'une fois encore il aura pêché par trop d'individualisme, tout en reconnaissant que l'absence de MBappé lui a été préjudiciable : « Sans son alter ego, Le Ney n'a jamais réussi (ou si peu) à combiner avec ses partenaires et s'est trop souvent fourvoyé dans des dribbles inutiles. » Et Degorre de regretter lui aussi que « le joueur le plus cher du monde devient le plus agaçant du monde lorsqu'il veut tout régler par lui-même. » A la décharge du Brésilien, il faudra bien reconnaître qu'il n'avait que peu de solutions, Icardi, remplaçant de MBappé, ayant été totalement inexistant à Manchester.
Et MBappé ? Absent en raison d'une gêne persistante au mollet, Kylian MBappé a bien entendu manqué aux Parisiens. Et nul ne pourra dire aujourd'hui si, présent, il aurait pu contribuer à ce que le PSG renverse la vapeur et qu'il soit l'étincelle d'un nouvel exploit hors de ses terres franciliennes. Mais c'est surtout sur son avenir que se penche les observateurs. Inutile de dire que de l'autre côté des Pyrénées, on se gargarise de cet échec en se disant que l'international parisien pourrait bien y réfléchir à deux fois pour rester à Paris. « Quatre années de déceptions européennes pour Neymar et Mbappé à Paris les laissent au bord d'un été sans renouvellement de contrat », est-il écrit dans le Mundo Deportivo. Même son de cloche ou quasi similaire pour Le Parisien : « L'élimination va accélérer la décision de MBappé de rester ou non. »
Il est en tout cas certain que les prochaines semaines seront décisives pour son futur surtout si le PSG ne conservait pas son titre de champion de France et perdait la Coupe de France. « Ce serait terrible ? » s'interroge Damien Degorre , comme une pirouette en guise de conclusion. « Pas du tout », se répond-il « Ce qui le serait, c'est que Thomas Tuchel, licencié du PSG à Noël, soit champion d'Europe avec Chelsea. » Réponse ce mercredi soir dans la deuxième demi-finale, Chelsea-Real Madrid.