SportHebdo : comme si de rien n’était
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
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Des affaires qui traînent en longueur, le rugby qui se footise, des veinards de champions, c’est l’actualité sportive vue au-delà du simple résultat.
Défenses. En matière de dopage ou de suspicion de tricherie, les affaires traînent de plus en plus en longueur et les suspects emploient tous les nombreux moyens de défense. Pour commencer, le cas Froome avec sa double dose ‘’seulement’’ anormale de salbutamol pour une trop forte crise d’asthme , une bataille d’experts qui dure depuis l’automne et, en attendant le Giro, le Britannique est au tour des Alpes ; sans complexe…. En tennis, Alizée Cornet a ‘’raté’’ trois contrôles inopinés, court toujours les courts de la planète et a évoqué un ‘’malentendu’’ pour la troisième visite manquée ; et les deux autres alors…. Même constat pour le champion olympique de Rio, Tony Yoka qui continue de monter sur le ring, invoque la négligence parce qu’emporté par sa notoriété naissante et vient même de demander un report d’un mois de son audition devant la commission, non pas pour étayer sa défense mais pour préparer un combat prévu un mois plus tard ; ben tiens, faut pas se gêner… En tous cas, la tenniswoman et le boxeur risque deux ans de suspension. Mais pour l’instant, tout ce beau monde fait comme si de rien n’était. Sauf le cycliste Rémy Di Gregorio. Le Marseillais qui avait déjà eu des ennuis sur le Tour 92 avec du matériel prohibé trouvé dans ses bagages, il vient d’être pris par la patrouille de l’EPO sur Paris-Nice, a été automatiquement mis à pied par son équipe et provisoirement suspendu en attendant le résultat éventuel de l’analyse de l’échantillon Là, au moins, c’est clair…
Footisation. Une enquête de L’Equipe a révélé récemment un changement de mentalité des acteurs du rugby. On ne parle pas ici des démélées de Bernard Laporte et de ses lieutenants englués dans une affaire de favoritisme mais bien du comporteent des hommes sur le terrain. Certes, le respect demeure mais force est de constater que les arbitres sont de plus en plus visés par les critiques notamment celles des dirigeants qui n’hésitent plus à franchir les limites par des déclarations excessives. Quant aux joueurs, il n’est plus rare de les voir contester les décisions du directeur de jeu, lever les bras en signe de protestation ou pour l’influencer ; sans parler des embrassades et cérémonials ridicules après un essai. Si, si, le rugby est en phase de ‘’footisation »…
Veinards. Malmenés à Saint-Etienne lors de la 32e journée de Ligue 1, les Parisiens ont été tout près de subir leur troisième défaite de championnat. Mais dans les arrêts de jeu, un centre de MBappé rebondissait malencontreusement sur la cuisse de Debuchy… qui trompait son gardien et permettait au Paris SG d’égaliser. Quelques jours plus tard, c’est son vainqueur de la Ligue des champions, le Real Madrid, qui connaissait le même sort : menés 0-3 par la Juventus, les joueurs de Zidane ont miraculeusement sauvé leur place en demi-finale grâce à un penalty (généreux ?) accordé par l’arbitre alors qu’il avait le sifflet de fin de match à la bouche. C’est ce qu’on appelle la veine des champions…
À part ça. A part ça, encensé la semaine dernière après sa quatrième place à Bahreïn, Pierre Gasly, le jeune pilote français de F1, a fini 18e en Chine après avoir heurté son coéquipier Hartley et été pénalisé de dix secondes ; les dimanches se suivent et ne se ressemblent pas… A part ça, on veut bien croire que Monaco fait un complexe face au PSG mais encaisser un 7-1 sans combattre au Parc des Princes quand on est 2e du championnat, c’est plutôt honteux ; c’est même une faute professionnelle… A part ça, Nacer Bouhanni n’en finit pas de ne pas finir ses courses ; le coureur parmi les mieux payés du peloton, s’est fait remonter les bretelles par ses dirigeants de Cofidis qui ont en outre viré son conseiller de père ; s’il ne justifie pas vite sa réputation, son crédit va sérieusement baisser…