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La ‘’drôle’’ de saison du Paris SG

Publié le  Par Jacques-Henri Digeon

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PSG

Depuis mercredi soir, Monaco est donc le champion de la saison 2016-2017. Au nez et à la barbe du Paris Saint-Germain qui n’aura pas réussi la passe de cinq titres consécutifs. Explications d’une ‘’drôle’’ de saison pour le PSG.

Dauphin d’une équipe monégasque brillante et pleine de panache, le PSG a parfois brillé en Ligue 1 mais souvent déçu surtout dans la manière semblant se contenter du minimum et sans séduire. On ne reviendra pas sur le douloureux épisode barcelonais qui a traumatisé l’équipe tout entière mais qui a été également le révélateur d’un management et d’un exercice mal maîtrisés. Est-ce une saison ratée ou doit la considérer comme de transition ? Toujours est-il que, déjà vainqueur de la Coupe de la Ligue, le PSG devra absolument remporter la Coupe de France (contre Angers, le 27 mai) pour que la saison, déjà non conforme aux ambitions affichées, ne se transforme pas en accident industriel.

Des défaites qui ont compté. Indéniablement, le Paris SG a mal négocié les rendez-vous importants en championnat. Ca a été d’abord une entame  plutôt ratée avec une défaite à Monaco (1-3) puis à Toulouse (0-2). Mais plus que celle dans la ville rose, la défaite en Principauté, où s’affichaient de légitimes prétentions, constituait un premier avertissement pour les Parisiens. Mais cet échec ne semble pas les avoir ébranlé, trop certains de leurs… certitudes. Un sentiment sûrement renforcé par les trois grosses défaites monégasques à Nice en septembre (0-4), à Toulouse  en octobre (1-3) et sur le Rocher face à Lyon en décembre (1-3). Paris n’avait donc pas lieu de s’inquiéter. A tort. Car  l’hiver allait plutôt refroidir l’ambiance avec, en décembre, deux revers à Montpellier (0-3) et Guingamp (1-2), plutôt seconds couteaux, et des points laissés au Parc face à Nice (2-2)  puis en janvier, toujours porte d’Auteuil,  contre Monaco (1-1) et Toulouse (0-0). Juste ce qu’il fallait pour douter et relancer les troupes de Jardim...

Curieuse gestion présidentielle. Tout a, en fait, commencé à se dégrader depuis la deuxième moitié de saison 2015-2016 avec une gestion humaine plutôt curieuse. L’affaire Aurier d’abord : après avoir insulté Laurent Blanc et quelques uns de ses équipiers sur le réseau Périscope, Serge Aurier, a été réintégré au groupe pro et même maintenu dans l’effectif. Dans n’importe quelle autre entreprise, un tel dérapage se serait conclu par une sortie de route, comprenez, un licenciement pour faute grave. On a par ailleurs l’impression que Nasser al-Khelaïfi s’est trompé de cible en rompant le contrat de Laurent Blanc quelques semaines après lui avoir renouvelé sa confiance… Forcément, ces épisodes ont laissé des traces. Par ailleurs, dans L’Equipe (‘’Autopsie d’un échec’’, mardi 16 mai), Damien Degorre et Arnaud Hermant ont souligné les trop nombreuses absences du président dues à ses multiples activités* et des rapports particuliers avec les joueurs affichant ostensiblement ses préférences pour certains joueurs.
*DG de Bein sports, président de la fédération de tennis du Qatar, membre du CO du Mondial 2022 de foot…

Un marché d’été raté. Avec les départs de David Luiz et Zlatan Ibrahimovic, le Paris SG perdait deux pièces maîtresses, le premier en défense ou milieu défensif, le second en attaque. Avec les arrivées du Belge Thomas Meunier et du Polonais Grzegorz Krichowiak en défense, et celles, à grand renfort de communication, de Hatem Ben Arfa, et de l’Espagnol du Real Jesé Rodriguez, l’équipe parisienne conservait son équilibre. Mais voilà : excepté le premier nommé, les trois autres se sont souvent contentés de ‘’cirer le banc’’, ne comptant en fin de saison qu’un temps de jeu limité. Mieux même, le Madrilène allait faire la deuxième partie de la saison à… Las Palmas dans le cadre d’un prêt. On n’oubliera pas non plus les atermoiements concernant Blaise Matuidi en discussion avec la Juventus mais que le président souhaiter conserver sans pour autant lui proposer de nouvelles conditions (salariales s’entend…). Dernier ‘’ratage’’, l’arrivée de Patrick Kluivert. Nommé directeur sportif, l’ex-star néerlandaise du FC Barcelone a, semble t-il, eu un rôle plus que discret, son seul bon coup étant l’arrivée de l’Allemand Draxler l’hiver dernier.

Emery n’a pas convaincu. Dernière constatation, et non la moindre, le style de l’entraîneur. Précédé d’une forte réputation de meneur d’hommes et de fin tacticien, Unaï Emery avait dans sa valise trois succès consécutifs en Ligue Europa avec le Séville FC. C’était donc l’homme qu’il fallait pour (enfin) atteindre le dernier carré (au moins) de la Ligue des champions, ce que n’avait pas réussi Laurent Blanc. On connaît l’épilogue et la catastrophe du Camp Nou… Mais c’est surtout dans la gestion de l’équipe et du jeu que le Basque a pêché. D’abord en ‘’oubliant’’ régulièrement les recrues de l’été (Ben Arfa, Krichowiak, Jesé) et en maintenant un Di Maria poussif à l’automne. Ensuite en ne réussissant pas à imposer ses convictions technico-tactique basées sur un pressing permanent et agressif et des contre-attaques rapides. Ce qui dénotait par rapport  à un passé de quatre années de domination grâce à  la maîtrise de la conservation du ballon. En fait, il semble que les cadres n’ont jamais réussi à s’adapter. D’où un jeu plutôt hésitant voire décousu et des victoires parfois au rabais obtenues grâce à l’efficacité d’un Cavani ou l’opportunisme d’un Di Maria. Qu’en sera-t-il la saison prochaine ? Réponse après la finale de la Coupe de France et dans les semaines qui suivront…







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