Voie sur berge : le rapport qui dénonce
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
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Un rapport de la région Ile-de-France dénonce les nombreux embouteillages à Paris en raison de la fermeture des voies sur berge.
Alors que le tribunal administratif vient de refuser (15 novembre) la demande d’associations de suspendre l'opération et a déclaré légale la piétonnisation de la rive droite des berges de la Seine, un rapport de la Région Ile-de-France révélé par Le Figaro (17 novembre) a mis en évidence les effets néfastes de ce projet.
Fort de soixante pages, ce rapport commandé par Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région, souligne l’augmentation des nuisances sonores et environnementales et surtout les problèmes de circulation, à savoir la densification des embouteillages.
Une hausse entre 11 et 28% des temps de parcours a ainsi été calculée par un comité d’experts qui précise que la suppression du trafic sur les voies sur berges n’impacte pas uniquement Paris intra-muros mais également les accès à la capitale des villes de banlieue. Ainsi les automobilistes empruntant l’A86 du côté de Vélizy (Yvelines) mais également ceux des départements du Val-de-Marne et de Seine-et-Marne compteraient jusqu’à 22% de temps supplémentaire de trajet. Le périphérique, déjà saturé aux heures de pointe, subirait lui aussi des embouteillages supplémentaires notamment sur sa partie ouest.
Dans Paris, le boulevard Saint-Germain, parallèle à la Seine, du pont de la Concorde (Assemblée nationale) au pont de Sully, subit de nombreux ralentissements. Même la très longue rue de la Convention, qui part du Quai de Javel, serait touchée ainsi que de nombreuses autres voies du centre parisien. Enfin, ces ralentissements pourraient provoquer des retards d’intervention pour les ambulances et les véhicules d’interventions médicales.
La région Ile-de-France a donc demandé à la Mairie de Paris de suspendre ce projet. Le groupe Les Républicains au Conseil de Paris a, quant à lui, souligné « la mauvaise foi » de la maire de Paris précisant de nouveau que cette dernière s’était « opposée à leur demande de mesure de la qualité de l’air sur les voies concernées. ».
Interviewé jeudi sur le sujet par Europe1, Valérie Pécresse a persisté en déclarant : « Les hausses de temps de transport liées aux voies sur berge sont beaucoup plus importantes que ce que la Mairie de Paris nous donne et surtout que cette fermeture des voies sur berges a impacté la banlieue. »
La maire de Paris a, quant à elle, répliqué en demandant à la présidente régionale de « cesser sa campagne personnelle de désinformation.. Ce n'est pas parce que les faits lui donnent tort qu'elle est autorisée à les travestir. »