EADS va supprimer des milliers d'emplois en Europe
Publié le Par Roxane Bayle
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Le groupe devrait annoncer dans la soirée les détails de son plan de restructuration, qui devrait concerner les branches "Défense" et "Espace". Les syndicats redoutent de nombreuses suppressions d'emplois.
Edito : Le syndicat français FO Metallurgie a annoncé ce lundi soir, à 17h30, la supression de 5800 postes en Europe, dont 1000 concernent la France, sur trois ans. Elle a également annoncé que 4800 postes en CDI seront amenés à disparaître. Ces informations ont été confirmées par la direction d'EADS.
"Des mesures drastiques"...voilà ce qu'a annoncé le comité d'entreprise européen d’EADS, basé à Munich. Un plan de restructuration, qui concernera les activités "Défense" et "Espace" de l'entreprise sera présenté dès ce soir. Le directeur exécutif du groupe, Tom Enders, a d'ailleurs rendez-vous avec ce même comité ce lundi.
Pour justifier cette restructuration, l'entreprise, qui prendra bientôt le nom d'Airbus, affirme que cela rendra le groupe plus efficace en termes de concurrence, en particulier face aux pays émergeants. Mais c'est surtout la baisse des commandes militaires, en particulier en Allemagne, qui pourrait amener à la baisse de l'activité d'EADS, et de la suppression de quelques milliers de poste, selon Tom Enders pour un magazine allemand.
Entre 5000 et 6000 suppressions d'emplois, selon le Figaro.
Pour les syndicats, ce ne serait que pour améliorer la rentabilité, chose promise aux investisseurs d'EADS lors de leurs venues la semaine dernière au siège londonien de l'entreprise. Si EADS n'a rien confirmé, en Allemagne, l'agence DPA parle de 8000 suppressions de postes. Selon le Figaro, entre 5000 et 6000 emplois seraient supprimés : ce serait des départs volontaires, des reclassements, des salariés en retraite non-remplacés ou encore des contrats d'intérim et CDD non renouvelés.
Alors on s'organise : le principal syndicat en Allemagne, IG Metall, a organisé une grande journée de manifestation le mois dernier. Du côté français, une lettre signée par plusieurs syndicats français, a été transmise au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, exhortant l'Etat, qui détient 12% du capital de EADS, à agir pour empêcher cette restructuration : "Un groupe industriel dont le carnet de commandes est d'environ 650 milliards d'euros (...) doit être en mesure de maintenir l'activité de ses sites" peut-on lire dans cette lettre.