Radars : les français sont-ils des vaches à lait ?

Ils sont majoritairement contre. Les français n'aiment pas les radars, c'est désormais connu, car ils ont l'impression, de manière générale, d'être pris pour des "vaches à lait" par un état dont on sait qu'il a besoin de renflouer ses caisses publiques. Mis en place par Nicolas Sarkozy il y a près de dix ans, les radars continuent d'être décriés par une majorité de français mais les socialistes arrivés au pouvoir n'ont pour le moment pas l'intention de les supprimer. Pourtant, un récent rapport parlementaire montre que ce dispositif coûte plus cher qu'il ne rapporte aux caisses de l'état.

D'abord, le rapport reconnait que l'objectif des radars "de faire diminuer la vitesse moyenne pratiquée sur le réseau routier" a été atteint, mais cela a pour conséquence inattendue de faire baisser la consommation d'essence, et donc de diminuer le montant perçu par l'état par le biais de la TIPP. Selon le rapport, ce manque à gagner s'élève tout de même à 500 millions d'euros par an, auxquels il faut ajouter "le coût du fonctionnement" de ces radars qui s'élève à 200 millions d'euros. Soit, chaque année, un trou dans les caisses de l'état de près de 700 millions d'euros. Or, le produit des amendes est de 550 millions d'euros par an, une somme qui est consacrée exclusivement au déploiement de nouveaux radars, à l'entretien des radars et à l'abondement de l'agende de financement des infrastructures de transports de France et le reste est reversé aux collectivités locales.

Dans ce contexte, on constate que le manque à gagner pour l'état s'élève en fait à près de 1,2 milliards d'euros par an, ce qui va à l'encontre de l'impression d'une majorité d'automobilistes. "Sur la question des radars pompe à fric, la récrimination du public est bien connue et elle est très difficile à remettre en cause. Les usagers, en général, ne critiquent pas l'efficacité des radars et leur intérêt pour la sécurité routière ; mais ils ont beaucoup de difficultés à admettre - ce qui est pourtant le cas - que les recettes perçues ne vont pas principalement alimenter les caisses de l'état" explique ainsi le rapport qui prône davantage de pédagogie sur la question.