Education : les internats d'excellence ne marchent pas.
Publié le Par Jennifer Declémy
Jacques Demarthon/AFP
Un récent rapport rendu public met en exergue le mauvais fonctionnement des internats d'excellence mis en place durant le mandat de Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy s'en est beaucoup vanté durant sa deuxième campagne présidentielle, mais un rapport rendu public ces derniers jours, vient apporter un sérieux bémol sur l'efficacité supposée des internats d'excellence mis en oeuvre durant le dernier quinquennat, et qui étaient supposés aider scolairement les élèves méritants mais venant de milieux défavorisés en les installant dans des internats dit d'excellence.
Cependant, le rapport rendu public indique qu'au contraire, ces internats d'excellence ne constituent "qu'un effet de vitrine qui l'emporte sur la préoccupation éducative" et ne sont en réalité "qu'une mesure suspectée d'être une réalisation en trompe-l'oeil (...) faussée à la base par l'engagement de moyens considérables permettant de se donner bonne conscience". Un rapport au vitriol réalisée en 2011, et rendu public par le nouveau ministre de l'éducation, Vincent Peillon.
Un autre problème réside dans les élèves qui ont été acceptés dans ces internats d'excellence, et qui sont supposés venir de milieux défavorisés, pour favoriser ainsi l'idée de mérite scolaire. Selon le rapport, certains internats n'acceptaient qu'environ 60% d'élèves boursiers, d'autres seulement la moitié. "Comment ne pas s'étonner (...) de la présence d'un enfant de professeur des écoles, d'un enfant de notaire, de vétérinaire et même....de proviseur" se demandent les auteurs du rapport.
Mais c'est aussi le coût de ces internats, exorbitant, qui a attiré l'oeil des rapporteurs. Ainsi, les douze internats d'excellence actuellement en place dans toute la Frane coûte 200 millions d'euros à l'Etat, ce qui fait que, en moyenne, chaque élève coûte entre 2 000 et 10 000 euros, ce qui amène le rapport à indiquer que "la soutenabilité financière est incertaine pour des projets qui exigent des moyens exorbitants de droit commun et qui ne peuvent être mobilisés que dans le cadre d'une opération exceptionnelle comme celle du grand emprunt".
Face à ces défauts mis en exergue, la question de l'avenir de ces internats d'excellence reste en suspens, mais durant la campagne présidentielle, François Hollande n'avait pas réellement abordé cette question. On attend donc des futures déclarations du Gouvernement sur ce sujet.