Le Bloc Identitaire veut empêcher le concert du rappeur Kery James.

Drôle de croisade pour ce groupuscule régionaliste, européaniste mais profondément extrémiste qui entretient des relations avec le Front National. Depuis quelques jours en effet ce mouvement d’obédience extrême-droite se mobilise pour empêcher la tenue du rappeur Kery James, au motif que « on en a assez des rappeurs qui crachent sur la France. Si Kery James n’est pas satisfait, qu’il aille vivre en terre musulmane ! ». Le concert est supposé se tenir aujourd’hui et demain à la maison de la culture de Grenoble.

Le groupe met en cause une chanson du nouvel album de l’artiste qui parle du passé colonial de la France, thème dont n’aiment jamais parler les membres de l’extrême-droite française. Les phrases en question qui portent polémique pour Bloc identitaire sont les suivantes :

« A tous ces racistes à la tolérance hypocrite/Qui ont bâti leur Nation sur le sang/Maintenant s’érigent en donneurs de leçons/Pilleurs de richesses, tueurs d’Africains/Colonisateurs, tortionnaires d’Algériens/Ce passé colonial c’est le vôtre/C’est vous qui avez choisi de lier votre histoire à la nôtre/Maintenant vous devez assumer ».

La chanson, qui attaque donc le racisme qui existe aujourd’hui dans une société envers les immigrés, et plus particulièrement ceux venant des anciennes colonies françaises où les crimes de la France ne sont plus à prouver aujourd’hui, est donc attaquée par Bloc identitaire, au motif qu’elle véhiculerait un « racisme anti-blanc ». Les responsables affirment ainsi déplorer « qu’un tel concert soit programmé dans un salle de concert financé par la municipalité, le conseil général et le ministère de la culture et demandent l’annulation du concert. Pour obtenir cette annulation, les membres du groupuscule qui habitent cette ville ont tout simplement harcelé la maison de la culture par le biais de mails et coups de téléphones, comme le rapporte les Inrocks.

Le directeur de la maison de la culture lui rappelle qu’il existe ce qu’on appelle la liberté d’expression en France, que cela plaise ou non. Il apporte d’ailleurs son soutien au rappeur « qui a raison de dénoncer la colonisation ». Cependant, devant les réactions que ce concert suscite, un dispositif spécial a dû être installé, mais Fabrice Robert, patron de Bloc Identitaire, ancien skinhead neonazi et ancien conseiller municipal FN à la Courneuve, n’obtempère pas « on en a marre de s’excuser pour des crimes qu’on n’a pas commis », martèle-t-il. Un simple cours d’histoire suffirait à lui prouver que le colonialisme français, et les crimes commis par la France pendant des décennies, sont bien réels.