Législatives : quel bilan parlementaire pour les députés de Seine-Saint-Denis ?

Ils sont douze députés sortants de Seine-Saint-Denis à se représenter les 10 et 17 juin prochain, espérant bien conserver leurs postes malgré, pour certains, les découpages difficiles de circonscription. La plupart cependant mériteraient d’être réélus tant leur taux de participation et de présence à l’Assemblée nationale est très bon.

·         Les excellents élèves.

Ils sont quatre députés sortants du 93 à s’être distingués tout au long du quinquennat écoulé par leur présence et leur activité parlementaire. Elisabeth Guigou (PS), membre de la commission des affaires étrangères, fut très active au Palais Bourbon : beaucoup d’interventions en séance plénière, plus de 1 500 amendements cosignés, beaucoup de questions écrites et un taux de présence fort élevé en commission et en séance. Avec à son actif quatre rapports et cinq propositions de lois déposées, l’ancienne garde des sceaux s’est notamment illustrée sur la réforme des collectivités territoriales et le projet de loi sur l’immigration, l’intégration et la nationalité.

Bruno Le Roux également a brillé par son activisme au sein de l’hémicycle et cela devrait lui valoir la tête du groupe socialiste dans la prochaine assemblée si tout se déroule comme prévu. Membre de commission des lois, l’élu est beaucoup intervenu en séance plénière, a rédigé un rapport et une proposition de lois et a été plus que régulièrement présent en commission et en séance. Cosignataire de plus de 1600 amendements, le socialiste a notamment traité des sujets de la réforme des collectivités territoriales et du redécoupage électoral.

Dans la catégorie des très bons élèves on trouve ensuite Daniel Goldberg (PS), membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, qui est énormément intervenu en commission et en séance, a cosigné plus de 3000 amendements, a rédigé quatre rapports et deux propositions de lois et a posé plus de 450 questions aux membres du Gouvernement. Son domaine de prédilection fut le sujet du Grand Paris, et récemment il s’est fait remarquer en travaillant dans une commission d’enquête sur le trafic du RER en Ile-de-France.

Dernier député à être remarquablement actif : Jean-Pierre Brard, membre du petit parti convention pour une alternative progressiste (ancien PCF). Ce membre de la commission des finances est l’auteur de plus de 5 000 interventions en séance, a cosigné plus de 4 000 amendements, rédigé 15 rapports et propositions de lois, presque un record à l’Assemblée nationale. Egalement très présent en commission, il s’est beaucoup impliqué dans les discussions sur la loi Hadopi, à laquelle il était farouchement opposé.

·         Les élèves moyens.

Dans la catégorie moyennement actifs on trouve quatre députés : tout d’abord, Claude Bartolone (PS), membre de la commission des finances et qui a rédigé tout au long de son mandat deux propositions de lois et quatre rapports. Cosignataire de plus de 1400 amendements, il est pas mal intervenu en commission et en séance et s’est investi sur la dernière loi de finances du quinquennat.

Jean-Christophe Lagarde ensuite, député du Nouveau Centre, était surtout actif en commission des lois, dont il était membre. Auteur d’un rapport parlementaire et de 27 propositions de lois (notamment sur la représentativité syndicale et le surendettement), le maire de Drancy intervint plus de 2 000 fois en séance et posa plus de 400 questions écrites aux membres du Gouvernement.

A l’UMP, c’est Eric Raoult, un des rares députés de l’ancienne majorité présidentielle dans le 93, qui s’est illustré par un taux de présence dans la moyenne, sans être excessivement haut. Membre de la commission des affaires étrangères, il ne rédigea qu’une seule proposition de loi mais posa beaucoup de questions aux membres du Gouvernement. En 2010, il fut de ceux qui porta la résolution sur le port du voile intégral.

Patrice Calmejane (UMP) enfin fut un député moyennement actif à l’Assemblée nationale, qui sembla privilégier le travail en commission de la défense. L’élu fut notamment l’auteur de trois rapports, et trois propositions de lois sur la mise en place d’un système associant les habitants des quartiers à la prévention de la délinquance et sur l’amélioration de la retraite des élus locaux ayant cessé leur activité professionnelle pour se consacrer à leurs mandats.

·         Les mauvais élèves.

Quatre députés sont à ranger dans cette dernière catégorie. D’abord, il y a Patrick Braouezec, qui fut même sanctionné financièrement par le président de l’assemblée pour son absentéisme. Le député de gauche, membre de la commission des lois, intervint certes en séance plénière, mais fut très absent lors du travail en commission. Auteur d’un rapport et de onze propositions de lois, il travailla entre autres sur la nomination des patrons de chaines publiques et la révision constitutionnelle de 2008.

A gauche, Marie-Georges Buffet ne fut pas non plus une des députés les plus actives du Palais Bourbon, avec une très faible présence relevée en commission, aucun rapport de rédigé et très peu d’interventions en séance. Auteur de 19 propositions de lois (notamment sur l’égalité des sexes ou sur la jeunesse) la députée communiste cosigna en revanche près de 4 000 amendements.

Les deux derniers de la liste sont François Asensi et Gérard Gaudron. Le premier, député de gauche, ne rédigea qu’une seule proposition de loi et zéro rapport. Très peu présent en commission ou en séance plénière, son seul acte de présence fut de cosigner des milliers d’amendements. Le deuxième, membre de l’UMP, fut peu présent également, n’intervint quasiment pas en commission des affaires culturelles ou en séance plénière. Il rédigea trois rapports et deux propositions de lois.