La candidate Audrey Pulvar suivie par un fantôme
Publié le Par Fabrice Bluszez
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Candidate à gauche pour la région et la présidence de l'Ile-de-France, Audrey Pulvar, ex-journaliste, adjointe à la maire de Paris, Anne Hidalgo, tente de se débarrasser de l'ombre portée par son père, célèbre syndicaliste martiniquais, soupçonné d'actes pédophiles, mort sans avoir été jugé.
Marc Pulvar est mort en 2008. Il fut un des leaders de la CSTM, Centrale syndicale des travailleurs martiniquais, avant de participer à la création du MIM, Mouvement indépendantiste martiniquais. Une des figures de la Martinique des années 70 à son décès.
Dans les années 80
Hélas, trois femmes, Barbara Glissant, Karine Mousseau et Valérie Fallourd, ont publié un texte visant à casser l'image du héros de la classe ouvrière pour montrer Marc Pulvar, en famille, caressant les petites filles... Un texte intitulé "Marc Pulvar (1936-2008), héros martiniquais, pédocriminel et violeur" que la chaîne de télévision Martinique la 1re a publié en pdf, précise FranceInfo.
« A l'âge de 7 et 10 ans, nos routes ont croisé celle d'un homme... Les vacances d'été du tout début des années 1980 ont été pour nous le théâtre de ses exactions... » Cela se passe donc il y a quarante ans. Audrey Pulvar est née en 1972, elle avait donc 8 à 10 ans, elle aussi. Mais elle a « été mise au courant des crimes commis » par son père bien plus tard, « il y a une vingtaine d'années ». Vers 2000 donc, et son père étant décédé en 2008, elle aurait pu dénoncer ces faits, alors prescrits (trois ans pour un délit, dix ans pour un crime, à l'époque). Elle s'explique sur France Inter...
L'époque des réseaux sociaux
Karine Moussaud et Valérie Fallourd avaient tenté d'aller en justice en 2002, mais il y avait déjà prescription. « Elles n'avaient pas envie de parler » et Audrey Pulvar explique : « Ce n'était pas à moi de le dénoncer. » Pourquoi en parle-t-on « quarante-cinq ans après les faits » ? Sans doute à cause « d'une conjonction » et de l'effet des dénonciations récentes sur les réseaux sociaux, explique la candidate, très émue en fin d'entretien.
D'un point de vue juridique, la prescription interdit d'invoquer la culpabilité de Marc Pulvar, et aussi vraisemblables soient les témoignages, la parole est donnée à l'accusation et pas à la défense. Il s'agit là de justice "des réseaux sociaux", plus proche du lynchage, mais pas de vraie justice. On en est là. Les élections régionales auront lieu en juin. Traiter le problème maintenant a le mérite de libérer le champ pour les propositions de la candidate, détaillées dans LeParisien fin janvier....