Nicolas Sarkozy s’attaque à l’Espagne, qui n’apprécie guère.
Publié le Par Jennifer Declémy
AFP/Eric Feferberg
Lors de la présentation de son programme hier, Nicolas Sarkozy a tenu à insister sur la situation économique espagnole qui s'installerait en France si son rival le battait. Un parallèle peut goûté de l'autre côté de la frontière.
Lors de sa conférence de presse destinée à présenter son programme présidentiel, Nicolas Sarkozy ne s’est pas seulement attaqué à François Hollande, mais au à l’Espagne, dont il critiqué la gestion de crise socialiste qui était en vigueur jusqu’à l’élection de Mariano Rajoy en novembre dernier.
En effet son long plaidoyer en faveur de lui-même visait à démontrer que laisser la gauche gérer le pays amènerait à un sort semblable à celui de la Grèce et l’Espagne, qu’il range visiblement dans le même sac. La situation espagnole actuelle serait ainsi causée par « l’incapacité [de l’Espagne] à être au rendez-vous des engagements pris auprès des institutions européennes et la hausse faramineuse des taux d’intérêts de la dette ». Et de blâmer sans discontinuer la gestion socialiste de Zapatero pendant plusieurs années, qui aurait amené la crise dans ce pays qui pourtant, il y a quelques années encore, et contrairement à la France, avait des comptes sociaux équilibrés.
Bien naturellement ce genre de déclarations n’aura pas été apprécié par le gouvernement espagnol qui s’indigne du parallèle établi par le chef de l’état français car « c’est un non-sens de comparer l’Espagne avec la Grèce, même si on ensuite on peut critiquer les politiques menées par leurs gouvernements socialistes respectifs ». Dénonçant la visée électoraliste de ces propos, le ministre de l’économie espagnole a tenu à faire la distinction entre son pays et la Grèce.
Cette maladresse française ne plait pas non plus aux responsables européens qui pourtant commencent à s’habituer aux sorties anti-européennes du président français. Mais cette sortie fait tâche la semaine où les taux des emprunts espagnols augmentent et où le Trésor espagnol a du mal à emprunter.