Boulogne-Billancourt : la droite à l’assaut du maire UMP sortant
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Patrick Nouhailler - flickr
Les élections municipales risquent d’être mouvementées à Boulogne-Billancourt. Le maire de cette ville historiquement à droite pourrait être menacé par un candidat…de droite, soutenu par un ancien maire, un député et des ténors de… l’UMP.
Pierre-Christophe Baguet, le maire UMP sortant de Boulogne-Billancourt est en danger. Et la droite en est le principal responsable. Car pour les élections municipales, l’édile ne fait pas face à une simple dissidence, mais une armada de personnalités de droite réunies derrière un unique candidat : Pierre-Mathieu Duhamel, maire de la ville de 2007 à 2008.
Ce dernier peut compter sur le soutien d’un autre ancien maire, Jean-Pierre Fourcade (1995-2007), mais aussi du député de la 9ème circonscription des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, qui a justement succédé à M. Baguet à ce poste en 2012, en gagnant face à un certain Claude Guéant. Et comme si cela ne suffisait pas, Alain Juppé et Benoist Apparu, ténors de l’UMP, sont venus soutenir le rival du maire durant la campagne.
Sans faire de bruit, les candidats de la gauche, Pierre Gaborit (PS) et Isabelle Goïtia (Front de Gauche) espèrent profiter de cette division pour rafler la mise. Tout comme le candidat FN Julien Dufour, qui espère gagner quelques conseillers municipaux. Mais rien ne dit que le PS arrivera a tiré son épingle du jeu dans cette ville ancrée à droite. Déjà en 2008, la dissidence de Jean-Pierre Fourcade n’avait pas empêché le candidat UMP de l’emporter.
Bilan du maire sortant
La décision finale pourrait bien se faire sur le bilan du maire sortant. Si Pierre-Christophe Baguet a diminué largement la dette de la ville, passant de près de 139 millions à 90 millions d’euros en 2012 (Source : JDN d’après ministère de l’Intérieur), cela ne s’est pas fait sans hausse d’impôts. Entre 2012 et 2013, la taxe d’habitation a augmenté de 5,2% et la taxe foncière de 6,4%. Quoi qu’il en soit, la gestion financière du maire sortant a été salué par l’agence de notation Standard & Poor’s qui, en 2013, rehaussait la note de la ville pour atteindre AA avec perspective stable. Un cas très rare, quand la note de la France diminuait.
Autre point important : le logement. La ville de Boulogne-Billancourt, qui compte 116 000 habitants, est en manque d’habitations en comparaison au nombre de bureaux. Un manque que le maire sortant n’a pas réussi à combler durant son mandat, alors qu’il se félicite de la baisse des permis de construire de logements sociaux.
L’île Seguin
Symbole de la discorde entre les candidats de droite, l’avenir de l’île Seguin dépendra de ces élections. Plus de 10 ans après la démolition de l’usine Renault qui occupait l’île, aucun projet n’a vu le jour depuis à cause des querelles entre conseillers municipaux. C’est finalement grâce à un référendum communal (une première dans la ville), qu’un projet est adopté en 2012. Sauf que les travaux ne sont pas prévus avant la désignation du futur maire. Et s’il venait à changer, l’île Seguin pourrait bien, encore, changer de visage.
Tous les candidats à Boulogne-Billancourt :
Pierre-Christophe BAGUET (UMP-UDI-Modem)
Julien DUFOUR (FN)
Pierre-Mathieu DUHAMEL (DVD)
Pierre GABORIT (PS)
Isabelle GOITIA (FDG)