France Politique

Claude Guéant, l’habitué des polémiques.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Portrait de cet homme de l'ombre, arrivé sous la lumière des projecteurs en février 2011 et qui depuis ne cesse d'être qualifié de "rabateur de voix du FN".

Quand il fut nommé ministre de l’intérieur, il semblait improbable que ce proche conseiller de Nicolas Sarkozy puisse faire davantage parler de lui que son prédécesseur, tristement condamné pour racisme. Pourtant, moins d’un an après sa nomination place Beauvau, il détient un record de polémiques assez impressionnant. Portrait.

Peu de gens connaissaient Claude Guéant avant que Nicolas Sarkozy n’accède à l’Elysée. Ancien préfet, proche de Charles Pasqua, il a guidé le chef de l’état tout au long du quinquennat de Jacques Chirac, devenant homme de confiance et conseiller indispensable auprès du maire de Neuilly. Nommé secrétaire général de l’Elysée quand ce dernier arrive au pouvoir, Claude Guéant est un homme de l’ombre qui détient énormément de pouvoir, au point qu’on le perçoit souvent comme un Premier Ministre bis. François Fillon a dû apprécier.

Nommé ministre de l’intérieur le 27 février 2011, il a depuis enchainé les polémiques et controverses avec un aplomb assez déconcertant.

→ Le 15 mars 2011, moins d’un mois après sa nomination, Claude Guéant fait scandale en déclarant que « les français ont le sentiment que les flux migratoires non maitrisés changent leur environnement. Ils ne sont pas xénophobes. Ils veulent que la France reste la France ». Tollé immédiat, deux jours plus tard il intervient sur Europe1 pour récidiver, expliquant que « les français, à force d’immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s’imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale ».

→ Moins d’une semaine plus tard, le 22 mars, le ministre se réjouit publiquement que le chef de l’état prenne la tête « d’une croisade » contre le dirigeant libyen. Sur ce sujet il s’excusera rapidement et reconnaitra que ses propos étaient déplacés.

→ Deux jours plus tard, l’ancien préfet profère des propos sur la laïcité qui sont aussitôt vivement critiqués : « les agents des services publics évidemment ne doivent pas porter de signes religieux, manifester une quelconque préférence religieuse. Mais les usagers du service public ne doivent pas non plus ».

→ Le 04 avril, Claude Guéant assure que « en 1905 il y avait très peu de musulmans en France. Aujourd’hui il y en a entre 5 et 6 millions. Cette augmentation du nombre de fidèles et certains comportements posent problème ».

→ Le 29 août, le ministre de l’intérieur affirme que 2% de la délinquance en France est d’origine roumaine.

→ Moins d’un mois plus tard, le 12 septembre, Claude Guéant récidive et explique que la lutte contre la délinquance roumaine est une priorité absolue.

→ La veille, l’ancien préfet avait eu l’occasion de déclarer « qu’il y a une immigration comorienne qui est la cause de beaucoup de violences ». Il s’excusera trois jours plus tard.

→ En 2011, sa circulaire sur les étudiants étrangers, qui limite considérablement leur droit à rester en France après leurs études, même s’ils ont trouvé un travail, crée une très grande controverse. Le ministre de l’enseignement supérieur Laurent Wauquiez admet même qu’il y a maladresse sur le texte.

→ Le 04 février 2012, Claude Guéant, devant des étudiants de l’UNI déclare que « toutes les civilisations ne se valent pas ». Il réitère ses propos dès le lendemain et se voit adoubé par Nicolas Sarkozy. La droite se divise sur ce sujet, la gauche attaque et l’atmosphère politique devient irrespirable.

A noter que pour l'ensemble de son oeuvre, Claude Guéant a reçu une carte de membre d'honneur du Front National.







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