Présidentielle : François Chéréque s'indigne de la campagne de Nicolas Sarkozy
Publié le Par Jennifer Declémy
Dans une interview accordée à Libération, le responsable de la CFDT revient sur la campagne actuelle du chef de l'état, pour en dénoncer les fondements mêmes.
Il est beaucoup moins virulent que son collègue de la CGT, Bernard Thibault, qui a clairement appelé à voter contre Nicolas Sarkozy, mais François Chéréque n'en est pas moins profondément inquiet au vu de la tonalité anti-syndicats de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Alors que pendant trois ans les relations entre les responsables syndicaux et le chef de l'état avaient été très cordiales, aujourd'hui elles sont devenues glaciales et en cas de réélection, la situation serait extrêmement difficile pour les corps syndicaux.
Dans une interview au quotidien Libération, François Chéréque revient notamment sur la prochaine participation au 1er mai de Nicolas Sarkozy qui entend célébrer le vrai travail lors de ce 1er mai, habituellement l'apanage des syndicats et des salariés. Sur ce sujet le responsable syndical avoue son profond malaise devant cette "récupération". "A chaque fois qu'il y a eu une mainmise politique sur cette fête, c'est dans un contexte de dérive antidémocratique (...) Le fait qu'un des deux finalistes à la présidentielle entre dans cette logique est donc une grande source d'inquiétude, pour la CFDT, sur l'évolution de notre démocratie" déclare-t-il dans le journal.
En outre, François Chéréque s'émeut de la verve très antisyndicale du chef de l'état sortant "depuis le début de la campagne". Le responsable fait ainsi le constat que "Nicolas Sarkozy a choisi de fustiger les organisations syndicales, qui seraient, selon lui, la cause de tous les maux de la société et le frein à la réforme dans notre pays. Sous-entendu le responsable ce n'est pas moi c'est eux".
Réfutant les accusations d'activisme politique des syndicats portés par l'équipe sortante, François Chéréque s'inquiéte également des futures relations qui pourraient exister entre les deux partis si le candidat UMP était réélu, étant donné, notamment, le manque de respect montré par le président aux syndiqués qui ont voté pour lui (12% des membres de la CFDT). Cependant, contrairement à la CGT, la CFDT ne veut surtout pas donner de consigne de vote, désireux de ne pas politiser son mouvement.