Sarkozy ne veut surtout pas parler des législatives.

C’est LE sujet qui fâche à l’UMP, alors que ses élus locaux doivent faire face à la très sérieuse hypothèse de voir une multitude de triangulaires se dérouler en juin prochain et des députés frontistes ou socialistes leur prendre leurs sièges. Aussi, quand certains membres de l’UMP préviennent déjà qu’en cas de duel PS-FN, leur vote irait au candidat socialiste, ça gronde au sein de la majorité présidentielle dont le chef, Nicolas Sarkozy, ne veut surtout pas se projeter dans un cas de figure où François Hollande l’aurait battu au second tour.

Aussi la consigne est claire à droite, et elle a de nouveau été répétée hier matin, lors d’une réunion des parlementaires UMP : « ne répondez pas à ces questions. C’est un piège tendu par les socialistes » a clairement dit Nicolas Sarkozy à ces élus, évoquant ceux qui les interrogeraient sur une hypothèse de duel PS-FN. Pour le président sortant le sujet est épineux car si des proches choisissent dès à présent le camp socialiste, cela reviendrait à cautionner une thématique chère au cœur de Marine Le Pen : l’idée que UMP et PS, c’est la même chose.

Déjà en 2011 le débat avait été houleux au sein de la majorité présidentielle, lorsque une multitude de duels PS-FN au second tour avait eu lieu lors des cantonales, avec une poignée de ministres et d’élus appelant clairement au front républicain, alors que Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy, entre autres, avaient opté pour un « ni-ni ».

Questionné sur ce sujet hier soir, François Fillon a néanmoins précisé que « cette question, ça fait 20ans qu’on vit avec, et ça fait 20ans que ô grand jamais les forces politiques auxquelles j’appartiens n’ont frayé avec le Front National ». Ou comment dire qu’on ne votera jamais pour l’extrême-droite, mais sans le dire clairement.