Présidentielle : François Hollande attaque le « président du vrai chômage ».
Publié le Par Jennifer Declémy
En déplacement dans l'Aisne hier après-midi, François Hollande a décidé de taper fort sur le bilan de Nicolas Sarkozy en matière d'emplois. Une démarche susceptible de plaire aux électeurs du FN.
Nicolas Sarkozy aurait dû se douter que le candidat socialiste ne manquerait pas de se saisir de ce sujet sensible qu’est le chômage, et qui est aujourd’hui le premier sujet de préoccupation des français. En appelant les français à venir célébrer le « vrai travail » à ses côtés le 1er mai, Nicolas Sarkozy redonne l’occasion à François Hollande de dénoncer son bilan en matière de chômage avec, à la fin de son mandat, un million de demandeurs d’emplois et travailleurs partiels en plus.
En vadrouille dans un département qui a fortement voté Front National dimanche dernier, François Hollande a ainsi matraqué le bilan social du président sortant, en n’oubliant pas de parler bien sûr aux électeurs de Marine Le Pen. « On a beaucoup souffert [ici] de la désindustrialisation, des fermetures d’usine, de l’abandon des services publics. Et après, on s’étonne qu’il y ait des suffrages qui se portent sur des candidatures qui expriment des colères ? » martèle le député de Corrèze, abordant de fait des thématiques chères au cœur des électeurs frontistes.
« Ici », poursuit François Hollande, « on n’est pas riche, on n’a pas de joyeux donateurs. Ici, on n’a comme richesse que le seul travail et on ne fait pas la différence entre le vrai et le faux…et on en veut du travail ! », et l’occasion est trop belle pour ne pas fustiger le bilan du président sortant, « le candidat qui veut parler du travail, a été le président du vrai chômage pendant cinq ans ». Occasion également de rendre hommage aux corps intermédiaires et aux syndicats qui d’ailleurs, ont beaucoup voté socialiste dimanche dernier.
« Il y a une forme d’imposture à reparler du travail quand on a été le président de la destruction de 400 000 emplois industriels et que son quinquennat n’a favorisé que la rente » ajoute sa porte-parole Delphine Batho pour bien enfoncer le clou. Dans les deux semaines de campagne qui restent, les socialistes ne sont pas décider à lâcher Nicolas Sarkozy sur son bilan.