François Bayrou essaie d’exister.

Ancien troisième homme de l’élection présidentielle de 2007, François Bayrou doit cinq ans plus tard faire face à la concurrence de Marine Le Pen, dont l’électorat deux fois plus élevé séduit bien davantage les deux finalistes du scrutin de 2012. Pourtant, le centriste entend bien peser sur le cours du résultat final.

Si une partie de ses troupes s’est déjà prononcée en faveur de François Hollande, l’ancien candidat lui attend le 3 mai pour prononcer son jugement. Dès cette semaine il devrait adresser un courrier aux candidats PS et UMP pour leur faire valoir un courrier contenant ses priorités politiques pour l’avenir de la France.

Pour le moment, la tendance semble être de ne pas fermer totalement la porte au candidat socialiste mais d’attendre les législatives pour constituer un groupe parlementaire autonome qui pourra ensuite peser sur la politique de l’exécutif en place. L’espoir secret serait une ouverture gouvernementale au centre, comme ce fut le cas en 1988 avec le gouvernement de Michel Rocard. En tous les cas, il semble indéniable que François Bayrou n’appellera pas à voter Nicolas Sarkozy. Il pourrait en revanche militer pour un vote blanc.

Une partie des troupes du Modem veulent eux voter pour l’UMP au second tour et militent pour une alliance aux législatives afin de conserver quelques sièges à l’Assemblée nationale. Le chef de file des sénateurs centristes a déjà indiqué qu’il voterait pour Nicolas Sarkozy dans deux semaines et une partie des sénateurs pourrait le suivre. Pour François Bayrou cependant le risque est très grand de perdre tout poids politique en ne prenant pas une position claire et nette, d’autant que ses fidèles commencent à s’impatienter, dix ans après le début de sa traversée du désert.