Présidentielle : les militants frontistes, entre déception et joie.

Pour les militants de Marine Le Pen hier soir le score était ambigüe : suffisamment haut pour noter la percée de leur candidate et le succès de sa campagne, mais pas assez pour la qualifier pour le second tour, contrairement à ce qu’ils espéraient depuis plus d’un an. Aussi certains n’hésitent pas à afficher leur déception de ne pas avoir battu Nicolas Sarkozy, alors que dans la fachosphère, certains pleurent carrément cette élimination et président déjà le déclin irréversible de la France suite à la défaite de Marine Le Pen.

Tous conviennent néanmoins du caractère historique de ce score, et président déjà un bel avenir pour « la vague bleue marine », refrain porté par l’équipe de campagne qui elle triomphe carrément. « On vous l’avait bien dit » exulte Steeve Briois, tandis que Bruni Bilde décrit « ce qui se passe ce soir [est] historique. Il y a une recomposition incontestable de la vie politique, elle est au centre de cette recomposition ! Elle a écrasé tous les autres candidats soi-disant anti-système. On est au-delà de la dédiabolisation. La prochaine étape c’est notre capacité à gouverner ! ».

Pour les électeurs en revanche il va être extrêmement difficile de faire un choix au second tour, dont le dilemme pour eux se résume à choisir entre « la peste et le choléra ». Contrairement à ce que pense l’UMP, les électeurs de Marine Le Pen ne sont pas simplement des électeurs de Nicolas Sarkozy qui veulent aller plus loin : ce sont en grande partie des électeurs qui sanctionnent sa majorité et son bilan.