Présidentielle : quand Nicolas Sarkozy s'inspire de François Hollande.
Publié le Par Jennifer Declémy
Alors que les responsables de la droite ne cessent de taper sur le programme et les idées de François Hollande, leur candidat, Nicolas Sarkozy, s'inspire pourtant de beaucoup d'idées de son adversaire socialiste.
A quelques jours de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy continue d'égréner les propositions, et certaines rappellent étrangement des propositions qu'a pu faire François Hollande tout au long de sa campagne présidentielle, au point où l'on retrouve désormais certains points communs entre les plateformes présidentielles des deux principaux candidats.
En matière de logement tout d'abord. En janvier, lors de la présentation de son programme, François Hollande avait fait la proposition d'un encadrement des loyers pour faire face à la hausse de l'immobilier qui pénalise les locataires qui ont de plus en plus de mal à faire face à ces dépenses. Interrogé sur ce sujet, Nicolas Sarkozy avait fustigé une telle idée, rappelant le communisme de l'URSS, et ses ministres avaient également tapé sur une idée qui ne pourrait s'appliquer. Pourtant, le même candidat Sarkozy a fait la même proposition la semaine dernière.
Sur la fiscalité également, le candidat de l'UMP semble s'être inspiré directement des propositions de son rival de la gauche. Ainsi, quand François Hollande veut taxer à 75% les revenus supérieurs à 1 million d'euros, s'attirant là une volée de bois de la droite indignée à l'idée de taxer les plus riches, car cela causerait une fuite des capitaux, Nicolas Sarkozy réplique pourtant quelques semaines plus tard en proposant de créer un nouvel impôt pour les grands groupes français. De même, la taxe sur les exilés fiscaux que désire le candidat UMP est proposée depuis 2007 par les socialistes dont...l'ancien directeur du FMI.
Sur l'Europe enfin, François Hollande s'est constamment fait attaquer par l'UMP et le président sortant concernant sa volonté d'amender l'actuel traité budgétaire en cours de ratification par les états membres pour y inclure un volet croissance.. Pourtant, Nicolas Sarkozy n'a pas dit autre chose dimanche dernier en attaquant la BCE et en manifestant la volonté de l'obliger à aider l'Europe à créer de la croissance, ou même quand il veut unilatéralement réformer les accords Schengen, quitte à en sortir s'il n'obtient pas satisfaction.