Nicolas Sarkozy ment sur les fadettes des journalistes.
Publié le Par Jennifer Declémy
Réinterrogé sur ce sujet ce matin sur France Inter, Nicolas Sarkozy, comme pour beaucoup d'autres, a allègrement pris ses distances avec la vérité.
Nicolas Sarkozy n'est jamais laissé tranquille quand il est invité de FranceInter. Interrogé par un auditeur sur la moralisation de la vie publique, dont l'indépendance de la justice qui est aujourd'hui clairement compromise en France, le président sortant a donné sa version des faits sur l'affaire des journalistes du Monde espionnés lors de l'affaire Bettencourt. Une version des faits qui ne correspond pas à la réalité.
"Aucun journaliste n'a été espionné, il y a eu une procédure de violation du secret de l'instruction. Pourquoi espionner un journaliste pour savoir ce qu'il a à dire le lendemain dans le journal ?" a répondu en pirouette le chef de l'état, niant le fait que les factures téléphoniques des journalistes du Monde aient été examinées par la DCRI de Bernard Squarcini, ce qui constitue un acte d'espionnage.
Se justifiant en prenant exemple sur François Mitterrand, Nicolas Sarkozy a ensuite nié qu'il y ait des errements car "tant qu'il n'y a pas de condamnation, il n'y a pas d'errements". C'est sûrement un oubli de sa part, mais il a eu une condamnation, par la cour d'appel de Bordeaux le 5 mai 2011 puis le 6 décembre 2011 par la Cour de Cassation.
Enfin, s'exprimant sur le cas de Philippe Courroye, le procureur de Nanterre rendu célèbre pour son étrange gestion de l'affaire Bettencourt, le président sortant s'est indigné que l'on puisse remettre en cause son travail et son indépendance, affirmant qu'il n'avait rien à reprocher. C'est tellement vrai qu'il a été mis en examen en janvier pour violation du secret des sources, et que c'est la Cour de Cassation qui va devoir infirmer ou confirmer ce jugement.