Présidentielle : rien ne va plus au FN.

La réunion d'Hénin-Beaumont hier après-midi a fait l'objet de vives querelles au sein du parti frontiste, qui vit ces dernières semaines une séquence électorale difficile. Loin des sondages qui la plaçaient au second tour, avec plus de 20% des voix, Marine Le Pen se bat comme une diablesse pour remonter la pente et espérer faire mieux que le score de son père en 2002. Mais une partie de ses efforts portent davantage sur les querelles intestines de son parti plus que la campagne présidentielle.

Les tensions existent depuis janvier 2011 au Front National, mais l'unité qui s'était créée autour de la candidate se dissolve au fur et à mesure que la campagne gagne en intensité et en difficulté. Le problème principale de la patronne du FN réside dans le fait qu'existe autour d'elle deux clans qui s'opposent diamétralement, et qui veulent imposer deux axes de campagne totalement différents.

D'un côté, les piliers du parti : Jean-Marie Le Pen, Louis Aliot et Marie-Christine Arnautu. De l'autre, la nouvelle génération des Steeve Briois, Bruno Bilde, Nicolas Bay et Florian Philippot, qui se démarque par son opposition au président d'honneur du FN, ne désirant pas qu'il soit mis en avant de la campagne, et tentant de prévenir toute influence sur sa fille. Une provocation qui n'est pas du goût de Louis Aliot, très proche de l'ancien candidat, mais aussi de ce dernier qui, s'étant mis en retrait de la campagne ces dernières semaines, n'en veut pas moins mettre en garde ses adversaires qu'il n'est pas encore mort et enterré.

Un des points de cristallisation de ces tensions en interne porta sur le meeting d'Hénin-Beaumont qui s'est déroulé hier après-midi, et pour lequel la jeune garde exerça un véritable chantage sur leur candidate, réclamant ce rassemblement et menaçant de démission s'ils n'obtenaient pas satisfaction. Or, le jour même où Nicolas Sarkozy et François Hollande organisent deux meetings géants à Paris, réunissant des dizaines de milliers de militants, l'effet n'est pas bon pour Marine Le Pen qui apparait alors en retrait.

Si les résultats de la présidentielle sont mauvais pour le Front National, nul doute que ces luttes en interne connaitront un regain de tension presque inhérent à un parti qui se divise entre tenants de la dédiabolisation et vieille garde traditionnaliste et attachée aux fondements de l'extrême-droite. Dans les cinq années qui suivront la présidentielle, Marine Le Pen devra résoudre ces conflits si elle veut avoir une chance plus sérieuse en 2017.