Présidentielle : à Vincennes François Hollande suscite l'espoir.
Publié le Par Jennifer Declémy
Jean-Claude Coutausse
Rendez-vous parisien réussi pour le candidat socialiste qui a réuni cet après-midi environ 100 000 personnes à Vincennes. Et si l'on ne trouva pas la ferveur de 2007, en revanche François Hollande suscite désormais une immense vague d'espoir à gauche.
Malgré le vent froid qui soufflait sur Paris aujourd'hui, la gauche était là, cet après-midi à Vincennes, pour célèbrer une éventuelle victoire sur fond de musique rock et d'un discours enflammé de leur candidat. Si ce dernier ne suscite pas la ferveur d'une Ségolène Royal, désormais, les sympathisants et militants socialistes y croient plus que jamais, et rêvent d'une alternance possible, après 17 ans de présidence de droite.
Sur fond de drapeaux rouges, blancs ou tricolores, la foule était donc là, 100 000 personnes selon les organisateurs, un chiffre qui correspond peu ou prou à la réalité. Sur scène des groupes de musiciens font patienter les militants avant que le candidat n'arrive, et deux de ses têtes pensantes, Najat Vallaud-Belkacem et Aurélie Filipetti, viendront même chauffer l'ambiance et faire crier les militants, leur promettant que la victoire est proche.
Pour François Hollande en revanche, si le ton était serein et détendu, dans l'esprit du rassemblement, il n'a surtout pas oublié ses fondamentaux : le vote utile, pour lui, dès le premier tour. "Candidat des socialistes, je suis aussi le seul candidat de gauche qui soit en mesure de l'emporter" scande-t-il, dans un élan trés mitterandien. Si les derniers sondages sont plus qu'excellents, le député de Corrèze fait très attention sur sa gauche et ne manquera pas de marteler ce même message d'ici dimanche prochain.
"J'entends les colères contre les accumulations des injustices, les désordres du monde, le saccage de la planète, le cynisme du marché (...) je serai le président de la fin des priviléges" promet le candidat à une foule ravie, assurant que cette colère, lui "la traduirait en actes de Gouvernement". De même, le candidat a rebattu son couplet sur l'abstention, qui pourrait lui faire plus de mal qu'à Nicolas Sarkozy, et a redemandé aux militants de se mobiliser pour convaincre, et aller sur le terrain.
Bien sûr, le candidat UMP ne fut pas oublié dans ce discours d'environ une heure, et son bilan fut une nouvelle fois ramené sur le devant du débat. Fustigeant "la peur" d'une droite aux abois, le socialiste a décoché méthodiquement ses flèches mais rien de nouveau dans ce discours socialiste, si ce n'est une étonnante référence à Kennedy dont François Hollande s'empare de "l'objectif de fixer une nouvelle frontière à la France".
Un discours classique, mais à une semaine du premier tour l'humeur est au beau fixe chez les socialistes, dont les militants aujourd'hui arboraient une confiance inébranlable en la victoire. Conscient que c'est un excès de confiance qui peut tout faire vaciller, François Hollande prend garde de toujours tempérer les ardeurs, mais 24 ans après la dernière victoire des socialistes à la présidentielle, plus que jamais on les sent prêts à revenir au pouvoir.