Présidentielle : Philippe Poutou veut résister au phénomène Mélenchon
Publié le Par Jennifer Declémy
Malgré la défection de certains cadres de son parti, le candidat Philippe Poutou tient le cap et veut continuer à résister au tourbillon du Front de Gauche.
Heureusement, il ne reste que 17 jours à faire campagne, ironise le candidat du NPA, Philippe Poutou, qui a bien du mal à exister dans cette drôle de campagne où le phénomène Jean-Luc Mélenchon fait oublier qu'il existe deux candidats d'extrême-gauche. Pourtant, Philippe Poutou veut résister, malgré la séduction électorale exercée par le Front de Gauche.
"Parmi tous les côtés un peu dingues de la campagne, j'ai vu des articles sur la difficulté d'être candidat, d'être politicien professionnel. Les vraies difficultés ce sont les conditions de vie de tous les opprimés. C'est un décalage de plus entre le regard porté sur cette campagne et la réélle souffrance des gens" s'est indigné hier soir le candidat ouvrier, à Avignon, alors qu'il n'a toujours pas réussi à trouver sa place dans la campagne. S'il le prend bien, et qu'il a hâte que ça se termine, les militants eux sont davantage déçus et se demandent quel avenir politique attend leur parti.
Envers et contre tout Philippe Poutou persévére donc, vantant son parti "anticapitaliste, antiraciste, féministe et écologiste" et tapant sans vergogne sur les autres, presque comme un vrai pro. D'abord sur Marine Le Pen, "une démagogie sans limites, en essayant de faire croire qu'elle est la candidate des ouvrières (...) une parasite", Dupont-Aignan qui invite les gens à le voir prendre le RER ou Nicolas Sarkozy "qu'il faut dégager" aime-t-il à répéter dans tous les médias, se moquant "lui le candidat du peuple ? Quand on a entendu ça, on a eu peur, nous on a cru qu'on était un instant le candidat du CAC 40".
Mais sur le Front de Gauche, la partition est plus difficile car c'est incontestablement avec ce parti qu'il existe beaucoup de convergences, même si le point de vue sur le capitalisme est divergent. Aussi Philippe Poutou hésite, même s'il veut marquer la différence, prenant soin de clamer "on ne joue pas dans la même cour". Néanmoins c'est l'ouverture qui prime dans le discours du candidat, parfaitement conscient que durant le prochain quinquennat, comme lors de la réforme des retraites, Jean-Luc Mélenchon et ses troupes seront à ses côtés pour lutter à chaque crise sociale. Exister sans être assimilé, c'est aujourd'hui le défi le plus difficile du NPA.