Présidentielle : Nicolas Sarkozy remonte-t-il vraiment la pente ?
Publié le Par Jennifer Declémy
Le camp Sarkozy se sent pousser des ailes après quelques sondages où ils voient leur champion en tête au premier tour. Le candidat lui-même est persuadé de gagner. Existe-t-il vraiment une remontée d'un chef de l'état impopulaire comme personne ?
C'est la nouvelle de la semaine, qui fait frémir les éditorialistes, rêver le Figaro et qui amène la droite à s'imaginer de nouveau au pouvoir, avec redistribution des postes pour les plus méritants. L'idée que Nicolas Sarkozy sortirait gagnant de son duel avec François Hollande, qu'il a ce qu'il faut pour renverser la tendance et inverser tous les pronostics, tant sa force est grande et tant son talent est immense.
Qu'en est-il vraiment ? L'écart entre les deux tours se resserre et il est désormais en tête au premier tour, grâce notamment à une percée de Jean-Luc Mélenchon qui grignote sur l'électorat socialiste. Cela veut-il dire quelque chose ? A observer le candidat socialiste, celui-ci garde son calme, et on verrait mal pourquoi ça ne serait pas le cas, étant donné certaines études, très intéressantes, dont on ne parle cependant pas assez.
C'est une étude faite par Ipsos, qui n'est pas un sondage traditionnel mais un découpage de la France en quatre zones électorales bien délimitées, qui montre que le candidat socialiste dispose d'une assise électorale très forte, contrairement au président sortant qui dispose de beaucoup moins de marge de manoeuvre électorale. Les spécialistes définissent quatre zones : la France métropolitaine aisée (25% des français), la France périphérique intégrée (11%), la France métropolitaine fragilisée (16%) et la france périphérique fragilisée (48%).
Or, au second tour, François Hollande l'emporterait dans ces quatre zones avec un score notamment de plus de 56% dans la zone périphérique fragilisée. Son rival en revanche n'a jamais été vu aussi éloigné du peuple qu'aujourd'hui, concurrencé sur ce créneau par Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy. Selon Brice Teinturier, cela s'explique par le fait que "cette France qui a cru en Nicolas Sarkozy en 2007 est en 2012, particulièrement sévère avec lui : c'est là que son bilan est le plus massivement jugé négativement".
L'étude montre en réalité quatre surprises électorales : un, Marine Le Pen n'est plus la candidate des ouvriers ; deux, François Hollande réconcilie ces différentes France ; trois, Jean-Luc Mélenchon mord dans la France populaire ; et quatre, Nicolas Sarkozy est moins que jamais le candidat du peuple. Une étude, beaucoup plus sérieuse que les sondages journaliers, et qui mériteraient d'être prises en compte par les éditorialistes parisiens qui s'affolent au moindre frémissement des courbes. Peu importent les images choc et la médiatisation à outrance, un bilan, ça ne s'efface pas...