Présidentielle : Sarkozy sort son joker Borloo.

Ca y est c'est bon ! A 28 jours du premier tour de l'élection présidentielle Jean-Louis Borloo est enfin décidé à peser de tout son poids sur la campagne de Nicolas Sarkozy. Et cela n'a absolument rien à voir avec la promesse d'un maroquin ou les sondages un peu plus favorables, alors qu'il y a encore deux mois l'ancien maire de Valenciennes disait en off que le chef de l'état était de l'histoire ancienne, impossible pour lui d'être réélu.

Avec lui à Valenciennes vendredi dernier, Jean-Louis Borloo sera également aux côtés de Nicolas Sarkozy cet après-midi pour parler social et tenter d'influer sur le président-candidat qui, ça tombe bien, n'a toujours pas de programme et se dit prêt à adopter quelques une des mesures préconisées par son ancien ministre qu'il sait populaire au centre, électorat qui justement lui manque pour espérer l'emporter.

"Je souhaite peser sur la campagne sur le social, le vrai, le concret, pas les grandes déclarations" a-t-il déclaré, exprimant la volonté notamment de voir reprises ses propositions sur l'école et la croissance alors qu'il se dit "consterné par la vacuité des propositions des candidats". L'influence du radical sur le président sortant devrait donc porter sur "un programme majeur pour les 100 000 enfants sortis du primaire sans acquis fondamentaux", mais aussi une "caution publique universelle pour les logements", idée que l'on retrouve peu ou prou dans le programme de François Hollande par ailleurs.

Pour le candidat Sarkozy ramener à ses côtés l'ancien ministre de l'écologie n'est pas sans intérêt électoral, dans la mesure où il est donné perdant dans l'élection notamment à cause de son manque de prise en compte des thématiques sociales qui lui garantissent jusqu'à présent un échec. En s'inspirant de Jean-Louis Borloo, Nicolas Sarkozy espère donc ramener vers lui les électeurs centristes qui flirtent dangereusement avec François Hollande. Mais concilier son discours habituellement très droitier pour plaire aux électeurs frontistes avec un autre beaucoup plus humaniste et centro-compatible relève d'un grand écart que le président aura du mal à réaliser une seconde fois.