Marine Le Pen prépare les législatives.
Publié le Par Jennifer Declémy
AFP/Damien Meyer
Plus important que l'élection présidentielle, il y a les législatives pour le Front National qui, en plus de représenter une manne financière, permettrait à l'extrême-droite de peser sur le débat parlementaire. C'est la première échéance pour Marine Le Pen.
La candidate du Front National a acté hier un rassemblement entre son parti et les souverainistes du micro-parti de Paul-Marie Coûteaux, son porte-parole qui a fondé récemment le Siel (souveraineté, indépendance et libertés), une sorte de satellite du parti d’extrême-droite qui a pour objectif de faire oublier justement cette obédience extrémiste pour la remplacer dans l’imaginaire français par un rassemblement plus politiquement correct, à dominante souverainiste et patriote.
Ce congrès fondateur du Siel fut l’occasion donc pour la candidate d’officialiser cette alliance qui se concrétisera aux prochaines élections législatives, auxquelles Marine Le Pen accorde la plus grande attention. Consciente qu’elle ne sera sans doute pas au second tour en mai prochain, la candidate de l’extrême-droite sait aussi qu’elle doit impérativement gagner des sièges de députés dans la prochaine Assemblée nationale si elle veut pouvoir peser sur la prochaine législature.
Ce seront sous les couleurs « bleu marine » que des candidats aux législatives se présenteront en juin prochain « du FN, des candidats du Siel mais aussi des candidats individuels qui nous ont rejoint, de partout, de la droite comme de la gauche » a expliqué hier Marine Le Pen, estimant qu’il devait y avoir une quarantaine de membres du Siel, dont son président, qui seraient présents dans les urnes en juin prochain.
Plusieurs membres de l’état-major du Front National sont également des candidats proclamés, mais pour le moment tous les candidats ne sont pas encore connus. En effet, l’héritière de Montretout veut profiter de ces législatives pour sanctionner les poids lourds du PS et de l’UMP qui ne l’ont pas aidé à recueillir les parrainages et qui n’ont pas cédé à ses demandes. Elle veut en effet susciter des dizaines de triangulaires dans toute la France, et celles de 1997 ont d’ailleurs été examinées avec une grande attention pour y placer des cadres, comme par exemple la grande amie de Marine Le Pen, Marie-Christine Arnautu, cadre du parti, qui combattra Jean-François Copé à Meaux.
Le congrès d’hier a enfin été l’occasion d’également officialiser le soutien de l’écrivain Renaud Camus à Marine Le Pen. Cet intellectuel a le mérite, entre autres, d’avoir critiqué en 2000 « la surreprésentation des collaborateurs juifs » et de demander aujourd’hui l’arrêt pur et simple de l’immigration, qui ne serait rien d’autre « qu’un grand remplacement des peuples. La France n’est pas une terre d’islam, elle ne l’a jamais été et elle ne désire pas le devenir ».