Présidentielle : François Hollande développe son programme culturel.
Publié le Par Jennifer Declémy
En passage hier au Salon du livre, François Hollande en a profité pour égratigner son adversaire et montrer qu'il avait repris du poil de la bête.
Pendant qu’une partie de la gauche était réunie place de la Bastille, le candidat socialiste lui était au salon du livre, où il a réaffirmé toute sa détermination, a développé les fondements de son programme culturel et a attaqué le bilan en la matière de Nicolas Sarkozy.
Cible facile dans ce domaine, Nicolas Sarkozy fut attaqué au vitriol par le socialiste qui railla « la moquerie à l’égard des chefs d’œuvre de la littérature au prétexte d’une scolarité difficile (…) tous les présidents –sauf le dernier – ont apporté une dimension culturelle à leur bilan (…) J’ai croisé au salon du livre des défenseurs de la princesse de Clèves, la malheureuse…Jamais princesse dans l’histoire de la République n’aura connu un tel soutien populaire ! », rappelant fort inopinément qu’en cinq ans, jamais le candidat UMP ne s’était rendu au salon du livre.
Quant à son programme culture, François Hollande a précisé vouloir « rétablir l’autorité du ministre de la culture, qui a deux créations : promouvoir la création et la démocratisation culturelle » mais aussi « faire voter une grande loi d’orientation sur le spectacle vivant » et adopter un budget culturel « sanctuarisé, préservé, protégé ». Il a également réaffirmé sa détermination à supprimer Hadopi pour la remplacer par « une loi d’exception culturelle (…) Nous devons concilier et réconcilier, le droit intellectuel en fonction des nouveaux usages et en combattant la logique de concentration ». Autres mesures : retour de la TVA de 7% à 5,5%, prix unique pour le livre numérique, délocalisation des opérateurs comme Amazon ou Google ou aménagement des baux des libraires indépendants.
Mais la rencontre littéraire fut aussi l’occasion de répondre une nouvelle fois aux attaques de Nicolas Sarkozy, qui furent très violentes la veille à Lyon. Et le socialiste se décrivit une nouvelle fois comme « infatigable, inépuisable », tel un Sisyphe car au fond « le combat politique est un combat sans fin. Et moi, je suis un combattant (…) Aujourd’hui, ce n’est pas que le rocher est plus lourd, c’est que j’arrive à un moment crucial ».