Où en est le plan Marshall des banlieues ?
Publié le Par Jennifer Declémy
Lors de son meeting de Villepinte hier, Nicolas Sarkozy s'est vanté de son bilan en matière de banlieues. C'était le fameux "plan Marshall" lancé en fanfare en 2007. Cinq ans plus tard, qu'en reste-t-il ?
C'était en janvier 2008, sous l'égide de l'ancienne secrétaire d'état au logement, Fadela Amara, qu'était lancé le plan Marshall pour les banlieues, après près de cinq mois de consultations, et qui devait rénover en profondeur ces quartiers sensibles de France. Cinq ans plus tard, et une secrétaire d'état en moins, qu'est devenu ce fameux "plan Marshall" des banlieues ?
Nicolas Sarkozy hier après-midi accusait la gauche d'avoir abandonné les quartiers, alors que lui avait injecté 43 milliards d'euros dans ces quartiers et préparait un deuxième plan de rénovation urbaine. Pourtant, le ministre de la ville, Maurice Leroy, en décembre dernier, affirmait que le "plan Marshall n'est plus à l'ordre du jour", étant donné le contexte budgétaire.
"Les grands plans globaux, les grandes promesses, les plans Marshall, c'est inutile car personne n'y croit et de surcroit, c'est irréaliste dans un contexte financier qui nous contraint à une grande vigilance budgétaire" déclarait-il pour expliquer cet abandon.
A l'origine, le plan Marshall des banlieues était très ambitieux, et devait porter sur trois grandes priorités : l'emploi, le désenclavement et l'éducation-parentalité. Il devait également se concentrer sur une centaine de quartiers sensibles, mais dès 2008, Nicolas Sarkozy en avait diminué la portée en le renommant "plan espoir banlieues".
Concrètement, et selon le ministre de la ville, de nombreux progrès auraient été réalisés dans les quartiers sensibles par le biais de l'amélioration des transports. Mais sur le terrain, des résultats ne sont pas aperçus et l'on constate plutôt que le ministère de la ville manque sérieusement de moyens et de politiques publiques clairement définies. D'ailleurs, lors des prochaines élections les habitants de ces banlieues devraient fortement s'abstenir, et sanctionner le quinquennat de Nicolas Sarkozy.