Présidentielle : le boycott de François Hollande pourrait lui profiter.
Publié le Par Jennifer Declémy
Les révélations du journal allemand ce week-end sur l'existence d'un pacte entre les dirigeants européens pour snober François Hollande pourrait bien tourner à l'avantage de ce dernier.
François Hollande est-il boycotté par Angela Merkel, Mario Monti, David Cameron et Mariano Rajoy? Si les principaux intéressés démentent un tel pacte, le camp socialiste lui se réjouit secrètement d'une telle rumeur qu'ils comptent bien exploiter.
"C'est le peuple français qui va choisir son prochain président et c'est le président qui va traiter avec tous les dirigeants europeéens pour qu'il y ait une Europe plus solidaire" a répondu hier François Hollande, balayant d'un large geste de la main cette polémique dont il fait mine qu'elle lui importe peu. Et s'il est vrai que tous les chefs d'état approchés, sauf celui de Pologne, ont refusé de le rencontrer, les socialistes veulent traduire cela par un soutien des conservateurs européens à Nicolas Sarkozy, qui n'est donc pas du tout le "candidat du peuple" comme il aime pourtant à le dire.
Si son équipe suspecte des pressions diplomatiques de la part de l'Elysée, et que Elisabeth Guigou assure tranquillement que "il y a une pression énorme de la part de Sarkozy pour qu'il ne soit pas reçu. On le sait", le candidat socialiste lui en profite pour se poser en alternative au couple Merkozy et à l'austérité qu'ils incarnent. Car dans l'imaginaire français, ce couple est intrinséquement associé à la Grèce, dont les images et la situation troublent beaucoup de français.
Du côté de l'UMP, on ironise sur cette polémique et on tente d'insister sur le manque de stature internationale de François Hollande. François Baroin évoque le manque d'autorité du socialiste, François Fillon estime que "François Hollande se fait plus gros qu'il n'est", tandis que Nicolas Sarkozy dément tout pacte et déclare que "je pense que le problème de Mr Hollande c'est pas du tout qu'il y ait un pacte contre lui, c'est qu'il a peu voyagé (...) les dirigeants européens, vous ne croyez pas qu'ils ont des choses à faire autres que des pactes ou des choses comme ça?".