Présidentielle : Marine Le Pen défie Nicolas Sarkozy à Marseille.
Publié le Par Jennifer Declémy
En meeting hier à Marseille Marine Le Pen s'est empressée de répondre au discours de la veille prononcée par Nicolas Sarkozy. Une occasion de le défier sur le terrain de l'insécurité.
Elle a beau être dix points derrière lui dans les sondages et ne pas être sûre d’obtenir ses 500 parrainages, la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen a bien l’intention de venir perturber le duel annoncé entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Furieuse de la bipolarisation amorcée ces dernières semaines, la candidate du FN a répondu au discours de Bordeaux du candidat UMP dans une ville ô combien symbolique : Marseille.
Devant près de 3 000 militants enthousiasmés, Marine Le Pen a dégoupillé ses meilleures munitions hier, dans une ville dont l’insécurité est devenue une des premières préoccupations. C’est donc naturellement qu’elle a parlé immigration et sécurité hier, dans ce bastion traditionnellement à droite et qui pourrait bien basculer cette année.
« Tous les samedis, je prends une cure de rajeunissement de cinq ans. J’écoute Nicolas Sarkozy faire les mêmes promesses qu’en 2007. C’est efficace ! Mais pourquoi tiendrait-il dans les cinq ans qui viennent, les promesses qu’il n’a pas tenues au cours des cinq années passées ? » : c’est sur ce ton que Marine Le Pen a choisi d’attaquer son adversaire principal, celui qui menace de venir siphonner son électorat. Alors que le candidat UMP promet davantage de fermeté, notamment en matière d’immigration dont il a osé dire samedi qu’elle était un « problème », la candidate du FN elle peut s’appuyer sur les promesses non-tenues pour cultiver son populisme.
Tentant de se présenter comme « la candidate de la défense de la République contre les grands féodaux de l’intérieur comme de l’extérieur », elle revendique autour d’elle une « union nationale des patriotes de droite comme de gauche, une vaste alliance des français de bonne volonté pour refonder l’autorité publique ».
La sécurité, elle en parla longuement dans une ville qui « est devenue le triste symbole du terrible échec de Nicolas Sarkozy sur l’insécurité (…) Où est-il le Kärcher ? Où est-elle, la lutte contre la violence ? Pourquoi tant de laxisme ? » et qui, il est vrai, connait une insécurité terrible qui amène le ministre de l’intérieur à régulièrement se rendre dans cette ville. La candidate d’extrême-droite peut donc déclarer « je veux que la République reconquiert chaque mètre carré perdu (…) Nous parlons peu, mais nous ferons beaucoup (…) Nous ferons exactement l’inverse du quinquennat que nous venons de subir ».
Ce discours fut donc l’occasion de rappeler quelques mesures de son projet : le retour de la double peine, l’établissement d’une injonction civile pour empêcher les délinquants de « pénétrer dans des territoires définis pendant une certaine période de temps après avoir purgé sa peine ».
Cela l’amène naturellement à parler immigration, se déclarant en faveur d’un retour à la politique de l’assimilation « qui sera une condition sine qua non pour quiconque demanderait la naturalisation », mais aussi l’exigence d’un « casier judiciaire vierge, une très bonne maitrise de notre langue, un mode de vie conforme à nos coutumes et à nos valeurs républicaines, une éducation sans faille à ses enfants et un amour du pays qui vous a accueilli ».
Fustigeant une France rabaissée, victime de « l’idéologie de Mai 68 », de « l’ordre public disparu » et de « l’anarchie », l’héritière de Montretout a déclamé un texte que n’aurait pas renié son père, renvoyant dos-à-dos « la loi des bandes et la loi des banques, les uns comme les autres, sans foi ni loi et sans feux ni lieux ». Elle prône donc « le retour de l’ordre républicain (…) J’entends être la candidate de l’ordre républicain contre l’anarchie (…) la candidate de la république contre la barbarie » et déroule une vision de l’école passéiste, où « régnerait l’autorité du maitre, où l’enseignement serait classique, des savoirs fondamentaux ».
ReseauMarseillais
06/03/2012 12:45
Voir la vidéo d'un reporter agressé par un membre du Front National, le jour de la venue de Marine Le Pen à Marseille, le 4 mars 2012, cela se passe de commentaires (attention la séquence est vers la fin) :
http://www.dailymotion.com/video/xp8jg6_marine-le-pen-est-passee-a-marseille_news