Présidentielle : la difficile riposte de Nicolas Sarkozy

Comment répondre à une annonce qui veut taxer les plus riches quand on se prétend soi-même le candidat des pauvres ? Apparemment en fustigeant une idée relevant de "l'improvisation et de l'amateurisme". Cependant, il sera bien plus difficile de répondre à une telle proposition que de se contenter de petits mots assassins.

D'abord, contrairement à une idée qui circule depuis ce matin, il ne s'agit pas de prendre 75% des revenus supérieurs à un million d'euros par an mais en réalité de prendre 3/4 des revenus AU-DESSUS d'un million d'euros. Cela reviendrait en moyenne à un taux d'imposition de 40%. On est encore en-dessous du bouclier fiscal et son idée phare : ne pas "spolier" un français de plus de la moitié de ses revenus annuels.

L'UMP a beau dénoncer "la fuite en avant fiscale" que l'application de cette proposition pourrait apporter ou crier à la "marxisation" du PS, il n'empêche que sur le fond, comment Nicolas Sarkozy peut-il prétendre être le Robin des bois des pauvres qui taxent les riches quand il s'oppose à une telle idée ? L'équation ici parait difficile car la proposition de François Hollande, et là est sans doute toute son intelligence, clive véritablement les français, d'autant plus que la mesure concernerait au maximum que 30 000 foyers.

Que l'on soit d'accord avec la position ou pas n'a aucune importance ici. Il s'agit en réalité d'un coup politique qu'a fait François Hollande hier soir, qui a également l'avantage de rassembler la gauche derrière lui en dressant la droite contre lui. Un rappel des barrières politiques existantes pour montrer que c'est lui le candidat du peuple. On n'en attendait pas tant du candidat socialiste.