Législatives : François Lamy (PS), ministre et candidat aux législatives.

Il était inconnu du grand public jusqu’à son entrée au Gouvernement en mai dernier, et pourtant il est implanté dans le département de l’Essonne depuis plusieurs décennies déjà. Aujourd’hui ministre déléguée à la ville, ancien directeur de campagne de Martine Aubry durant la primaire, François Lamy est un élu cumulard dans l’Essonne depuis les années 1980, mais en juin prochain, s’il remporte de nouveau la 6^e circonscription de l’Essonne, il devra abandonner toutes ses fonctions pour n’occuper que son poste de ministre.

C’est en 1983 qu’il est élu pour la première fois dans l’Essonne, maire-adjoint de Palaiseau, ville dont il devint pleinement le maire en 2001. Conseiller régional d’Ile-de-France en 1992, député en 1997 (et toujours réélu depuis), c’est en 2008 qu’il monte jusqu’aux plus hautes sphères du Parti Socialiste en devenant le premier conseiller politique de Martine Aubry.

Intéressé par les questions de défense et des affaires étrangères, François Lamy fut notamment le co-auteur d’un rapport sur la guerre du Kosovo et étudia en détail le phénomène des sectes. Il fut d’ailleurs membre de la commission d’enquête parlementaire sur le génocide du Rwanda, et, en 2007, de la commission d’enquête sur les conditions de libération des infirmières bulgares. Cependant, sa présence dans l’hémicycle du Palais Bourbon lors de la dernière législature ne fut pas des plus forte, et en cas de reconduction dans ses fonctions de député, ce ne sera sans doute pas plus mal que ce soit son suppléant, Jérôme Guedj.

Néanmoins, si son absence de présence à l’Assemblée nationale est critiquable, l’élu socialiste semble avoir utilisé pas mal de ses fonds parlementaires pour financer des projets en développement dans sa circonscription de l’Essonne. Ainsi, pour la seule année 2009, le député accorda près de 5 000 euros, pris sur sa réserve parlementaire, pour l’association ‘Solidarité Nouvelle pour le Logement’ qui travaille à la réhabilitation des logements sociaux. En 2010, ce sont pas moins de 30 000 euros que François Lamy accorda à sa circonscription pour différentes opérations culturelles, de réhabilitation du bloc sanitaire d’une école primaire ou la rénovation d’un système d’adduction d’eau. En 2012 enfin, le maire de Palaiseau distribua plus de 20 000 euros en provenance de sa réserve parlementaire pour financer des travaux au sein du CMP de Palaiseau ou encore pour créer un city-stade à Palaiseau.

Très pris par son nouveau poste de ministre, François Lamy ne semble pas prêter une véritable attention à sa campagne législative. Aucun site de campagne n’est consultable et ses propositions sont totalement inconnues. C’est en réalité son suppléant, Jérôme Guedj, déjà président du Conseil Général de l’Essonne, qui fait campagne pour les deux hommes, dans une circonscription qui a accordé 56,82% de ses suffrages à François Hollande. Aucune inquiétude donc pour le député sortant qui semble laisser son suppléant faire campagne. Logique, dans la mesure où c’est Jérôme Guedj, en cas de victoire, qui entrera au Palais Bourbon.