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Crise de la dette : l'Union Européenne contrainte de réformer

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Après la perte du triple A par la France et l'Autriche, l'Union Européenne tente de répondre à une crise qui n'en finit plus

La perte du triple A annoncée vendredi dernier n’aura pas simplement des conséquences sur l’économie française, mais oblige désormais l’Union Européenne à modifier ses règles budgétaires, sous peine de risque d’implosion de la zone euro.

D’abord, ce n’est pas seulement la France qui est dégradée. Avec elle, ont été aussi dégradés l’Autriche, Malte, la Slovaquie et la Slovénie, tous d’un cran. En revanche l’Italie, l’Espagne, Chypre et le Portugal ont vu leurs notes abaissées de deux crans, celles du Portugal et de Chypre passant dans la catégorie « investissements spéculatifs ».

Seuls six pays de la zone euro conservent donc leur note maximum, mais ça n’empêche pas tous les pays, en chœur, de fustiger ce week-end la toute-puissance des agences de notation. Affirmant que cela ne changera pas les choses, l’Allemagne se préoccupe beaucoup de la perte du triple A de la France, qui fait d’elle la seule véritable puissance économique du continent, avec une France désormais à la traine. Angela Merkel a dans ce contexte plaidé pour une accélération de la mise en place de réformes budgétaires et une installation rapide du mécanisme européen de stabilité, le petit frère du FESF.

Si Bruxelles juge la décision de Standard & Poor’s « aberrante », des sources européennes confirment que les capitales sont actuellement en négociations pour réformer le système actuel, mais que des divergences très fortes existent et apparaissent difficiles à résoudre. Ainsi, concernant le Fonds Européen de Stabilité Financière, le problème est réel dans la mesure où, suite à la dégradation de la France et de l’Autriche, le fonds va sûrement lui aussi perdre son triple A. Or, pour éviter cela, il faudrait que les quatre pays pourvoyeurs du fonds restant injectent davantage de capitaux dans le fond. Une solution que l’Allemagne récuse catégoriquement, affirmant que le AAA du FESF n’est absolument pas nécessaire pour son bonne marche. Néanmoins les ministres des finances de la zone euro affirment leur « détermination à explorer les options pour maintenir la notation AAA du FESF ».

Ces réformes sont absolument nécessaires aujourd’hui, étant donné les critiques portées contre la zone euro par Standard & Poor’s. En effet, si autant de pays ont été dégradés, ce n’est pas seulement à cause de leur situation économique, mais aussi à cause de la faiblesse gouvernementale de la zone euro, d’un point de vue économique. Ainsi, l’agence de notation justifie sa décision car « l’environnement de la zone euro n’a pas été à la hauteur des défis croissants engendrés par la crise ». En bref, ce qui est pointé du doigt, c’est l’absence de décisions fortes et de détermination des gouvernants européens, notamment lors des sommets européens ou dans leur gestion de la crise grecque : « l’efficacité, la stabilité et les prévisions politiques et institutionnelles européennes ne sont pas aussi solides qu’il le faudrait ».

La messe est donc dite pour l’Union Européenne qui doit réellement se mettre au travail pour réformer en profondeur son système budgétaire, et ce d’autant plus que la situation de la Grèce s’aggrave de jour en jour, et que les négociations sur la restructuration de sa dette avec les banques sont en train d’échouer. Il existe aujourd’hui une zone euro à plusieurs vitesses qui devra trouver des solutions aux niveaux nationaux, mais aussi et surtout au niveau fédéral, si l’on ne veut pas que la crise de la dette atteigne des sommets dont il serait impossible de redescendre.

 







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