Nicolas Sarkozy veut lancer la taxe sur les transactions financières
Publié le Par Jennifer Declémy
Le sujet de la taxe financière revient sur le devant de la scène politico-économique cette semaine
C’est un peu l’arlésienne de la vie politique française, une idée que l’on ressort très fréquemment, qui avait été imaginée il y a plus de quinze ans par les altermondialistes, qu’on avait connu sous Jacques Chirac et qui renait actuellement sous la plume de l’actuel Président, mais qui cette fois-ci semble déterminé à faire aboutir ce projet dont on parle depuis si longtemps, mais qu’on avait fini par croire totalement impossible.
Annoncé à chaque G20, réclamé depuis des mois par la France et l’Allemagne au sein de l’Union Européenne, le Gouvernement veut désormais agir, sans son voisin germanique si nécessaire, mais qu’il espère entrainer quand même, reconnait Henri Guaino ce matin sur BFMTV. Les annonces sont ainsi multipliées, et lors de ses vœux aux français, Nicolas Sarkozy déclare clairement que « il faut faire participer la finance à la réparation des dégâts qu’elle provoque. C’est une question d’efficacité. C’est une question de justice. C’est une question de morale. La taxe sur les transactions financières doit être mise en place ».
Pour autant, même si la réforme semble décidée, les modalités n’ont pas encore été déterminées par les autorités, alors que cette réforme sera, comme la TVA sociale, très lourde à porter d’un point de vue juridique et politique. D’abord parce que le Parlement, à l’agenda de travail déjà très chargé, n’aura sans doute pas le temps d’adopter ce texte avant l’élection présidentielle, et ensuite parce que cela pourrait être difficile à mettre en place si l’Union Européenne s’y oppose, d’autant que l’Allemagne ne veut pas supporter cette initiative solitaire.
Cette nouvelle taxe, qui pourrait rapporter à l’état français plusieurs centaines de millions, va à l’encontre des positions françaises jusqu’à récemment. Ainsi début novembre, lors du G20 de Cannes, Nicolas Sarkozy avait déclaré que seule la France ne pouvait lancer un dispositif de ce genre, et c’est d’ailleurs pour cela que quand le Sénat socialiste a voté la taxe le même mois, avec la collaboration du groupe UMP, le Gouvernement, par la voix du secrétaire d’état Pierre Lellouche, a rejeté ce texte « contre-productif » si la France est seule sur le sujet. Les échéances électorales ont les effets les plus miraculeux sur des textes à priori impossibles.